Gambie : Yahya Jammeh s’exile en Guinée équatoriale et non au Maroc

Yayha Jammeh quitte enfin la Gambie. La médiation de la dernière chance des présidents guinéen et mauritanien a fini par convaincre le militaire, arrivé au pouvoir par un putsch en 1994, de reconnaitre sa défaite aux élections présidentielles du 1er décembre dernier.

Dans un discours prononcé ce samedi, Jammeh a justifié son retrait par son souci de préserver «la paix et la sécurité de la Gambie et des Gambiens», sans aborder pour autant sa prochaine destination.

Jammeh chez son ami Nguema

Un média à Nouakchott assure que l’ex-président compte se diriger vers Conakry avec l’ensemble de sa famille. La capitale de la Guinée, ajoute la même source, ne devrait être qu’une étape provisoire en attendant de s’installer définitivement en Guinée équatoriale chez son ami Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, un militaire arrivé au pouvoir en 1997 suite à un coup d’Etat contre le régime de son oncle Francisco Macías Nguema (12/10/1968 - 3/08/1979). La même version est, d’ailleurs, relayée par un site d’actualité à Conakry qui cite des sources proches du président Alpha Condé.

L’option de l’exil de Yahya Jammeh au Maroc est apparemment écartée, du moins pour le moment. Cette semaine, des médias français et africains ont fait état d’une offre de Mohammed VI à l’ancien dictateur de Banjul pour s’installer définitivement au royaume.

Contrairement à Rabat ou Marrakech, Malabo offre la possibilité pour Jammeh de mener une activité politique dans la perspective de son retour à la présidence. Il ne serait, d’ailleurs, pas le premier dictateur en Afrique chassé à effectuer un tel come-back. Avant lui, il y a eu le cas du Béninois Mathieu Kérékou, arrivé au pouvoir à la faveur d’un putsch en 1972. Après des années de répression sanglante contre ses opposants, il fut contraint de reconnaitre sa défaite aux élections de 1991. Mais cinq ans plus tard, le chantre du marxisme et du parti unique s’est converti en pasteur évangélique. Il séduit le peuple et finira par remporter les présidentielles de 1996 et de 2001.