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Grand Angle  

Le figuier, levier de croissance économique pour les populations des régions montagneuses

Planté en Méditerranée depuis des millénaires, au Maroc, le figuier s’épanouit principalement au nord où se trouve 40% de la superficie totale. A Taounate, région du figuier par excellence, 1,7 million de ces arbres fruitiers s’étendent sur une superficie globale de 21.820 hectares. Focus sur un secteur agricole qui ne néglige pas le volet humain.

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40% de la superficie totale de figuiers se trouve dans la province de Taounate. / DR
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Avec une production annuelle de 130.000 tonnes, le Maroc se positionne parmi les plus grands producteurs de figues au monde. L'abondance de la culture du figuier dans les zones montagneuses du Rif, revient à son adaptation aux conditions pédoclimatiques de ces régions aux terrains accidentés. Cet arbre résilient devait remplacer une partie des plantations céréalières selon le Plan Maroc Vert pour sa forte capacité d’adaptation. On distingue deux types de production : les figues de première récolte ou figues fleurs (El-bakor) et des figues de 2ème récolte ou figues d'automne (Karmoss).

Il existe une grande diversité d’appellations. Dans le Rif 24 variétés commercialement cultivées sont identifiées, parmi lesquelles six sont cultivées à grande échelle :El Messari ou Homrame ou Johri, Lembdar Labiad, Lembdar Lakhal, Rhouddane, El Koté et Aounq Hmam.

Plusieurs produits dérivés ressortent de la figue qui peut être consommée fraîche ou séchée. L'industrie accorde également une importance à ce fruit pour ses diverses utilisations (confiture, patte de figue, sirop), rappelle le bulletin mensuel d'information et de liaison publié par le ministère de l’Agriculture. La figue est aussi utilisée pour la fabrication d’une eau de vie (mahia, un alcool traditionnel marocain à 40°). Les feuilles du figuier, quant à elles, sont utilisées comme aliment pour le bétail.

Taounate : 23% de la production nationale

La filière du figuier à Taounate joue un rôle capital dans le développement économique de la région, qui organise depuis 2013 le Festival National des Figues de Taounate en septembre. La production annuelle de la filière au niveau de la province s’élève à 30 mille tonnes, soit 23% de la production nationale. La récolte est destinée au marché local en premier lieu puis à la consommation nationale, nous explique Mohamed Errahouti chargé des projets des arbres fruitiers à la direction provinciale d’Agriculture (DPA).

Cependant, malgré les atouts de la région, le vieillissement des figuiers est l’une des contraintes qui entravent le développement de la filière. Plus de la moitié de la superficie plantée a plus de 20 ans et environ 6.100 hectares de figuiers sont constitués d’arbres âgés entre 11 et 20 ans. Le ministère de l’Agriculture et de la pêche maritime a mis en place une stratégie afin de développer cette filière en vue d'augmenter la production et la qualité. 

Mohamed Errahouti déclarait à la MAP que cette stratégie est basée sur l'extension de la superficie plantée et l'introduction de variétés caractérisées par une productivité élevée au niveau de la quantité et de la qualité. Un soutien est également prévu pour les investissements en la matière, la modernisation du secteur et sa valorisation. L’agrégation, l’appui des organisations professionnelles et le renforcement de la compétitivité du secteur sont autant de piliers à renforcer pour faire face aux exigences du marché intérieur et extérieur.

Pour la province de Taounate, une enveloppe budgétaire de 4,413 millions DH a été allouée à l’élargissement de la superficie plantée en figues sur 2.100 hectares. Sont prévues également, la création de dix unités modernes de séchage et la mise en place d’autres initiatives locales au profit des communes rurales.

La gent féminine, partenaire

Le secteur contribue aussi bien à l’amélioration des conditions de vie de la population locale grâce notamment à la mise ne place de coopératives agricoles à Taounate. Un projet pilote dédié à l'intégration des femmes dans le développement économique a été créé dans le cadre du Millennium Challenge Account, ajoute Mohamed Errahouti. Axé sur le développement de la filière à Sidi El Mekhfi et les communes avoisinantes, le projet prévoit la construction d’une unité moderne de séchage et l’encadrement et la formation des femmes dans le domaine.

L’Agence Française de Développement a réservé quant à elle des investissements de l’ordre de 4,52 millions de dirhams pour l’amélioration des conditions de récolte et de commercialisation des figues fraîches et la mise à niveau des unités de séchage dans les communes de Bouhouda, Bouadel et Sidi El Mekhfi.

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