Eric Belile est un patron hors du commun : pour sauver les emplois de ses salariés, il leur a tout bonnement vendu son entreprise. Au total, ils sont 45 à travailler pour la Générale de bureautique, une société spécialisée dans la vente et la maintenance d'outils de bureautique qui génère un chiffre d’affaires d'environ 10 millions d’euros. Ce chef d'entreprise de 56 ans a injecté 1,75 million d’euros pour que la banque accepte de soumettre un prêt aux acheteurs, selon le Parisien.
«Le déclic, c'est lorsque j'ai été approché par plusieurs personnes, des concurrents ou des investisseurs qui proposaient de racheter la société. Plus les discussions avançaient, plus les sommes grimpaient», raconte l'entrepreneur originaire du Maroc, arrivé en France en 1963. «Je voulais leur proposer [aux cadres] de reprendre l'entreprise pour éviter la casse sociale (...) Je savais qu'un tiers du personnel serait viré et que moi, je partirais avec un gros chèque. Ça voulait dire aussi que toutes les valeurs que nous avons créées depuis trente ans allaient disparaître», poursuit-il, craignant que les repreneurs courent après la rentabilité, au détriment du volet humain.
Sa décision a été annoncée lors du 25e anniversaire de l’entreprise, célébré au Sahara. Un voyage de trois jours qui a laissé une trace indélébile dans le cœur de ses salariés. «Il y a eut pas mal d'émotions, se souvient Anne-Laure Guillo, l'une des employées présente lors de cette fête. C'était une surprise totale ! Aujourd’hui, on travaille sans angoisse : on sait que l'entreprise va rester telle qu'elle est.»
D'autres salariés ne tarissent pas d’éloges à l'égard de leur patron : «Éric s'est décarcassé, il s'est mis plein de contraintes sur le dos alors qu'il aurait pu vendre plus cher, partir avec l'argent et basta !», clame Vincent Le Quer, responsable marketing du groupe.