La Suède entame un mandat de deux ans au Conseil de sécurité en assumant les fonctions de la présidence tournante de l'instance onusienne. Sur le programme concocté par Stockholm, en collaboration avec les Nations unies, le dossier du Sahara occidental n’est même pas mentionné.
La diplomatie suédoise a d’autres priorités internationales, la Syrie tenant évidemment le haut du pavé. Le chaos dans ce pays arabe doit d'ailleurs être examiné par les Quinze. L’Irak, la guerre civile au Soudan du Sud, la République démocratique du Congo (RDC), la paix et la défense des droits des femmes sont également au cœur des préoccupations de la Suède.
Sur les traces de l’Espagne et la Russie
L’absence du dossier du Sahara est une mauvaise surprise pour les partisans du Polisario. Elle n’est pourtant que la conséquence logique du programme présenté, le 9 décembre à New York, par la ministre suédoise des Affaires étrangères, Margot Wallström. La Suède marche ainsi sur les traces de l’Espagne en décembre et de la Russie en novembre. Les deux Etats européens n’avaient en effet programmé aucune réunion sur la question du Sahara.
Seulement, la position de Stockholm pourrait évoluer durant les prochains mois, notamment lors de l’examen, en avril prochain, de la prorogation du mandat de la Minurso pour une année supplémentaire. Sur ce point, la Suède a toujours défendu un élargissement de la mission onusienne à la surveillance des droits de l’Homme dans le territoire sous contrôle marocain. L’année dernière, la diplomatie suédoise avait appuyé, dans une lettre adressée au Conseil de sécurité, la requête en ce sens formulée par le Polisario et quelques ONG des droits humains.
Par ailleurs, la coalition gouvernementale de gauche dirigée par Stefan Löfven, au pouvoir depuis les législatives de septembre 2014, fait face à une pression de la part des députés pro-Polisario au sein de sa propre majorité (les sociaux-démocrates du Premier ministre, les Verts et les anciens communistes du Parti de gauche). En octobre, ils avaient réclamé auprès de l’exécutif de plaider les thèses du Font au Conseil de sécurité, notamment le droit à l’autodétermination, si cher au Polisario.