A quelques jours de la célébration de Noël, les Marocains convertis au christianisme commémorent, à leur manière, l’anniversaire de la naissance du Christ. L'occasion pour la Coordination nationale des chrétiens marocains de saluer, dans un communiqué, les dernières déclarations du roi, datant du 26 novembre, sur la commanderie des croyants.
Dans une interview accordée à des médias malgaches, le souverain avait affirmé que «le roi du Maroc est Amir Al Mouminine, commandeur des croyants, des croyants de toutes les religions». Ces éloges, quoi que tardifs, aux propos du souverain s’inscrivent dans le cadre de la campagne des convertis visant à arracher des autorités l’autorisation de pratiquer leur religion en toute liberté et sans avoir à recourir à la clandestinité.
La Coordination qualifie, par ailleurs, les affirmations du roi Mohammed VI de «sans précédents» et de «pas audacieux» à même «de consolider leurs droits à croire et à la différence et de soutenir le principe du pluralisme au sein de la même patrie». L’entité précise que la commanderie des croyants est le «véritable rempart contre l’intégrisme religieux et une assurance de l’unité et la stabilité du Maroc pluriel».
Des éloges qui ne sont pas sans rappeler ceux de décembre 2015
Le ton hautement patriotique de la Coordination n’est pas sans rappeler le message de l’«Eglise marocaine», datant de décembre 2015, adressé au monarque en sa qualité de commandeur des croyants. Le groupe avait exprimé sa fidélité au Trône, «prié Dieu de protéger le Maroc» et réitéré son «attachement» au Maroc qui, «sous le régime monarchique, jouit de la liberté et la stabilité». Le message ajoutait les chrétiens marocains «remercient le roi et le gouvernement pour la sécurité qu’ils [leur] accordent en tant que minorité au Maroc». Et de conclure en sollicitant le «commandeur des croyants d'autoriser la célébration des festivités en toute liberté que ce soit à l’intérieur des maisons ou dans les églises officielles dont certaines [les] accueillent déjà».
Souvent, les minorités religieuses au Maroc s’appuient sur des positions exprimées par le roi pour revendiquer une pratique sans restriction de leur foi. Si les Marocains convertis au christianisme sont unanimes à saluer les déclarations du souverain sur la commanderie des croyants, les chiites marocains avaient loué l’appel du souverain à respecter les droits des minorités religieuses, et ce, à l’occasion d’un message adressé aux participants à un forum international placé sous le même thème, organisé du 25 au 28 janvier 2016 à Marrakech.