Médias et politiques français se sont très vite emparés du testing sur la mixité homme/femme en territoire perdu de la République. Et pour cause, un bar-PMU de la ville de Sevran (Seine-Saint-Denis), interdisant implicitement la présence de femmes, a fait l’objet d’un reportage diffusé lors du JT de France 2 le 7 décembre dernier, rapporte le Bondy Blog. Le reportage, qui a provoqué un tollé sur les réseaux sociaux, fustige «une misogynie et des habitudes culturelles» ainsi qu'une «discrimination à l’égard des femmes».
En caméra cachée, des journalistes de la chaîne nationale ont ainsi décidé de suivre deux militantes de la «Brigade des mères» soucieuses de faire respecter le droit des femmes dans les quartiers populaires. Dans le café d’un quartier dit «sensible» à Sevran, les deux militantes se font immédiatement interpeller dès leur arrivée. On leur fait clairement comprendre «qu’il vaut mieux attendre dehors. (…) On est à Sevran, pas à Paris. On est dans le 93, c’est des mentalités différentes, c’est comme au bled».
Parmi les politiques qui ont réagi, l'inénarrable Robert Ménard, maire frontiste de Béziers, n'a pas dérogé à la règle :
Hier à la télé : ces morceaux de France colonisés par l'#islam. N'attendons plus pour réagir ! #Pujadas #immigrationhttps://t.co/GwgCMpNx4c
— Robert Ménard (@RobertMenardFR) December 8, 2016
En revanche, un habitant de Sevran s'est vertement fendu d'une lettre ouverte, dénonçant ce reportage «au cœur du journal télévisé de France 2. Ces slogans chocs, ces vérités assénées. Les femmes n’ont pas le droit de cité en certains endroits de notre beau pays. La voix off nous parle d’un problème culturel, religieux», écrit-il.
Puis de recadrer le décor : «Le Sevranais que je suis est en fait un très proche voisin de ce café. Et certains aspects de ma ville, de cet endroit, ont été volontairement occultés. (…) Lorsque le reportage nous parle de problème religieux, en mettant l’accent sur des personnes typées arabes, des femmes voilées, on comprend bien que l’on parle d’islam.»
S'il regrette l'abscence de mixité dans ce bar-PMU comme très souvent dans ce type de bar un peu partout en france, il rappelle que les cafés des alentours accueillent des jeunes filles et garçons sans problème.