Les négociations pour la formation du prochain gouvernement ressemblent de plus en plus à la météo : après la pluie, le beau temps. Après le froid glacial entre Abdelilah Benkirane, chef du gouvernement désigné, et Driss Lachgar, Premier secrétaire de l’Union socialiste des forces populaires (USFP), les deux hommes se sont de nouveau rencontré ce vendredi pour tenter une réconciliation. Et cette rencontre, qui a duré presque une heure selon plusieurs sources médiatiques, a été fructueuse.
L'USFP va-t-elle emboiter le pas aux Partis du progrès et du socialisme (PPS) et de l’Istiqlal (PI) et rejoindre la prochaine coalition ? Dans une information publiée, quelques heures plus tard, par le site officiel du parti de la Lampe, on confirme la rencontre entre la Lampe et la Rose en indiquant que la réunion «s'est soldée par des avancées notables dans les discussions pour la formation du gouvernement». On évoque également un rapprochement des points de vue entre Abdelilah Benkirane et Driss Lachgar. «Les positions des deux parties ayant évolué», poursuit la même source, annonçant ainsi la fin des tergiversions qui durent depuis la réception accordée par le roi Mohammed VI à Abdelilah Benkirane et sa nomination en tant que chef du prochain gouvernement.
La formation du gouvernement attendra le retour d'Aziz Akhannouch
Cette information constitue un changement de cap pour l’USFP. Alors que le PPS et l’Istiqlal ont annoncé qu’ils sont disposés à rejoindre le PJD dans la prochaine coalition, Driss Lachgar avait affirmé que sa formation politique «attend une offre concrète du chef du gouvernement pour voir à quel point elle répond à ses ambitions» s’agissant de sa participation au prochain gouvernement. Bien qu’il ait été reçu par le chef du gouvernement lors du premier round des tractations, le Premier secrétaire a donc fait du suspens durant plusieurs semaines.
Mais les négociations ne sont pas pour autant finalisées. Elles devraient se poursuivre lors du retour du nouveau patron du Rassemblement national des indépendants (RNI), Aziz Akhannouch, en tournée africaine avec le roi Mohammed VI. Pour rappel, l’actuel ministre de l’Agriculture et de la pêche maritime avait exigé d’écarter le PI avant de pouvoir compter sur la Colombe, fort de ses alliés du Mouvement populaire (MP) et de l’Union constitutionnelle (UC) dans le cadre d’une large coalition.
Avec la disposition de Driss Lachgar à rejoindre, lui aussi, le prochain exécutif, Abdelilah Benkirane a donc le choix entre les partis dits nationaux de la Koutla démocratique, formée par le PPS, le PI et l’USFP ainsi que les trois autres partis dits partis de l’administration, qui sont le RNI, l’UC et le MP. Un choix qui s’avère difficile pour Abdelilah Benkirane, pris entre le jeu politique et l’opinion de ses électeurs et ses sympathisants.