Frappée parce qu'en couple avec un catholique. L'AFP rapporte la condamnation, jeudi 17 novembre devant le tribunal correctionnel de Reims, de deux jeunes femmes à deux mois de prison avec sursis pour avoir frappé leur cousine, musulmane en couple avec un catholique, un choix que cette dernière dit payer auprès de sa famille.
Le jugement, assorti d'une amende de 300 euros, est moins sévère que les réquisitions du parquet qui avait, le 20 octobre, requis 3 mois de prison avec sursis et la réalisation d'un stage de citoyenneté pour «violence commise en réunion». Cette décision correspond à «la modération à laquelle nous avions appelé», a déclaré l'avocat de la défense Me Daouda Diop. Cette affaire a été «démesurément grossie» alors qu'elle n'est rien de plus qu'une «banale affaire de famille», a-t-il ajouté.
«C'est un premier pas excellent», a estimé de son côté Me Simon Miravete, l'avocat de la victime, se demandant toutefois si cette décision «mettra un terme aux pressions de la famille». Sa cliente vit toujours «en semi-clandestinité» et non «librement comme toute jeune femme de 22 ans», a-t-il rappelé.
Lors du procès, la victime, infirmière, a expliqué être menacée en raison d'une histoire entretenue depuis 3 ans avec un jeune catholique. Le 25 janvier 2016, ses deux cousines s'en étaient prises violemment à elle, lui laissant plusieurs ecchymoses au visage.
La raison du conflit ? «Je ne voulais pas revenir chez mes parents, je voulais rester avec mon conjoint», avait-elle déclaré à la barre, affirmant que ses cousines avaient demandé à celui-ci de se convertir à l'islam.