Où en sont les négociations sur l’Accord de Paris, au centre de la COPP22 qui s'est ouverte lundi dernier à Marrakech ? Lors d’une conférence de presse organisée samedi 12 novembre, le président de la COP22, Salaheddine Mezouar et la secrétaire exécutive de la Convention-cadre des Nations unies pour les changements climatiques (CCNUCC), Particia Espinosa, ont essayé d’apporter une réponse à cette question.
Salaheddine Mezouar a rappelé les priorités de la présidence marocaine pour cet événement international, citant à cet égard la volonté du Maroc d’accroître, lors de cette COP, les sources de financement disponibles, public notamment, et le développement des politiques publiques durables. «Accroître l’enveloppe pour l’adaptation, développer des projets solides mais aussi innover dans le cadre du financement, mobiliser le secteur privé et développer des solutions pour les pays du sud et les pays vulnérables», a-t-il fait savoir.
Il a également souligné les ambitions de la présidence marocaine de transformer les initiatives Climat lancées lors de la COP21 en projets concrets. «On veut aller vers le concret, mesurer l’impact et offrir à l’opinion publique mondiale la transparence sur le progrès.»
L’Agenda de l’Action et les négociations «ne se marchent pas sur les pieds»
S’agissant des négociations, le ministre des Affaires étrangères et de la coopération a affirmé que «le processus se déroule dans un esprit évident de coopération. Des progrès ont été accomplis sur la majorité des thèmes». Il a cité le renforcement des capacités et l’adaptation, entre autres, martelant qu’«il y a de vrais progrès réalisés» et que les négociations sont en cours sur plusieurs thèmes. «Cela nous réconforte sur les outputs de la COP sur le volet en relation avec la partie négociation», poursuit-il.
Salaheddine Mezouar a tenu à préciser que cet agenda et les négociations «ne se marchent pas sur les pieds». «C’est un planning décidé par les championnes qui est un volet complémentaire, indispensable et nécessaire afin d’accélérer la mise en œuvre et l’engagement de l’ensemble des acteurs dans ce processus par rapport au climat», déclare-t-il. Et de noter que «l’Agenda de l’Action est financé par le Maroc et que la CCNUCC n’a pas été sollicitée pour cela».
Le Président de la COP22 a également indiqué que le Maroc a soumis à l’ensemble des participants «l’appel de Marrakech», un «appel pour l’action et le maintien de la mobilisation qui rappelle les valeurs sur lesquelles nous sommes tous mobilisés», sans donner plus de détails sur son contenu.
Sur l’éventualité du retrait des États-Unis…
Concernant la question sur un éventuel retrait des États-Unis de l’Accord de Paris, le président de la COP22 est resté catégorique. «L’Accord de Paris est entré en vigueur et le retrait d’une partie ne remet pas en cause cette entrée en vigueur. Mais naturellement, nous sommes là pour faire en sorte que l’ensemble des parties restent mobilisées autour de la COP.»
De son côté, Patricia Espinosa a indiqué que les négociations se poursuivront jusqu’à lundi prochain, avant de se concentrer sur les rencontres dites «de haut niveau» qui se dérouleront la semaine prochaine. L’occasion d’annoncer une bonne nouvelle. «Je suis heureuse de vous rapporter que le travail se passe bien et que nous sommes arrivés à 105 États ayant jusqu’à présent ratifié l’accord de Paris. C’est un moment de célébration pour ce nouveau chiffre qui donne de plus en plus de poids et de crédibilité à l’Accord de Paris, qui connaît un succès inattendu», a-t-elle fait savoir.
«Désormais, il est urgent de finaliser les mesures et les outils relatifs à l’Accord de Paris. On doit booster le travail et finaliser ce volet le plutôt possible», a t-elle estimé.
«Des choses doivent encore être discutées, mais à ce niveau, le secrétariat de la CCNUUC a la responsabilité d’aider et d’assister les parties et les acteurs pour poursuivre l’engagement et produire des résultats.»