C’est à huis-clos que Christopher Ross a présenté, il y a quelques heures, son annuel briefing devant le Conseil de sécurité. Peu d’informations ont fuité de la réunion. La présidence russe des Quinze, pendant ce mois, s’est refusé à faire une déclaration à la presse, comme c’est de coutume, rapporte l’agence EFE. Moscou a d’autres chats à fouetter que ce dossier.
Seul le représentant de l’Uruguay, Elbio Rosselli, a brisé ce silence, assurant dans des déclarations à la presse que «le Conseil de sécurité ne peut rien dire de plus sur le Sahara occidental». L’ambassadeur a regretté que toutes les discussions sur ce sujet se fassent à huis-clos.
Et d’accuser certains membres de l’instance onusienne d'être derrière ce choix et d’empêcher que les Quinze se prononcent sur le dossier. D’habitude les alliés du Polisario à l’ONU réservent ces accusations à la France. La semaine dernière, le secrétariat général du Front a, une nouvelle fois, dénoncé l’appui de Paris à Rabat.
Cela fait 4 ans que Ross n’a pu réunir le Maroc et le Polisario
Au sortir de la réunion d’hier soir, l’ambassadeur français, François Delattre, s’est montré optimiste. «Les discussions se sont déroulées dans un esprit positive», a-t-il lancé brièvement aux journalistes. A la veille du briefing, le Maroc anticipant les observations du médiateur américain, trop proche des thèses du Polisario, a distribué un mémorandum aux membres du Conseil de sécurité. Le texte réitère que l’opération menée à Guerguerate pas les forces marocaines ne constitue pas une violation du cessez-le-feu de septembre 1991.
Et de souligner que Rabat est le secrétaire général des Nations Unies se sont engagés à tourner la page des tensions, indiquant que Ban Ki-moon est attendu le mois prochain à Marrakech à l’occasion de la COP 22. Visiblement, l’initiative marocaine, en plus de l’appui de la France, a réduit le briefing de Christopher Ross en un non-évènement. Une formalité. Ce qui explique le dépit de l’ambassadeur de l’Uruguay au Conseil de sécurité.
Par ailleurs, cela fait plus de quatre ans que l’envoyé personnel de Ban Ki-moon n’a pu réunir le Maroc et le Polisario dans le cadre de ces fameuses «réunions informelles» dont le compteur s’est arrêté au 9e round qui s’était tenu du 11 au 13 mars 2012 à Manhasset aux Etats-Unis. Des échecs qui devraient inciter le prochain secrétaire général de l’ONU, le Portugais Antonio Guterres, à réviser la stratégie du Sud-coréen, sachant que Ross ne jouit plus de la confiance du royaume qui s’oppose ouvertement à ses visites.