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Grand Angle

Allemagne : Mohammed VI s’engage auprès de Merkel à rapatrier les sans-papiers marocains

Pour la deuxième fois en l’espace de neuf mois, le roi Mohammed VI et Angela Merkel abordent le sort des sans-papiers marocains vivant en Allemagne. La chancelière allemande est sous pression. Sa popularité est en berne alors que l’extrême droite de l'AFD menace de remporter les législatives fédérales de 2017.

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La chancelière allemande Angela Merkel et le roi Mohammed VI. / Archives - DR
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Le roi Mohammed VI s'est entretenu au téléphone, mercredi 28 septembre, avec la chancelière allemande, Angela Merkel, indique un communiqué du cabinet royal relayé par la MAP. La «politique migratoire» était au cœur des discussions entre les deux chefs d’Etats. «A cet égard, le Royaume du Maroc s’est engagé à optimiser et à rationaliser la gestion des flux migratoires», précise la même source. 

Le monarque «a donné à cette occasion ses hautes instructions pour un déplacement en Allemagne du ministre de l’Intérieur et d’une équipe d’experts de ce département pour accélérer l’identification et le rapatriement des ressortissants marocains concernés par cette opération».

Le 27 janvier dernier, Mohammed VI et Angela Merkel avaient abordé cette question lors d'un entretien téléphonique. Ils avaient convenu de «procéder au transfert sans délais vers le Maroc des personnes en situation irrégulière devant faire l’objet d’un rapatriement». Et de condamner l’exploitation massive des «filières de trafic d’êtres humains, actives sur les deux rives de la Méditerranée» et de l’asile accordé aux réfugiés à titre humanitaire.

Angela Merkel sous pression         

A la suite de cet engagement royal, le ministre allemand de l’Intérieur, Thomas de Maizière, s’est rendu au royaume en février dernier. «Nous avons convenu que la première étape sera de se concentrer sur l’expulsion des Marocains [irréguliers] qui sont arrivés en Allemagne en 2015», avait-il révélé à la presse de son pays au terme d’une réunion avec Mohamed Hassad à Rabat.

Ce deuxième entretien téléphonique intervient alors que la popularité de la chancelière est en chute libre. Seuls 45 % des Allemands se disent satisfaits de son action, indiquent les résultats d’un sondage réalisé début septembre. Cette défiance s’est traduite par deux défaites du parti d'Angela Merkel, l'Union chrétienne-démocrate d'Allemagne (CDU), lors des élections régionales alors que les extrémistes de l’AFD (Alliance pour l’Allemagne) ont réalisé, grâce à une campagne de communication résolument anti-migration, de bons résultats.

La marge de manœuvre de la chancelière est très réduite. Elle tente de durcir sa politique migratoire par des actions de rapatriement des sans-papiers n’ayant pas réussi le test de l’asile. Pour renforcer ses chances, Mme Merkel a répondu favorablement à «l’invitation du Souverain pour effectuer une visite officielle au Maroc début 2017». Soit quelques mois avant les législatives fédérales, qui devraient être prévues entre août et octobre 2017.

Article modifié le 2016/09/29 à 12h01

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