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Grand Angle

Armement : « Rabat aura des difficultés à prendre la place d’Alger en Russie », estime un sécuritaire algérien

Le Maroc aura du mal à prendre la place de l’Algérie en tant que premier partenaire dans la région du Maghreb, explique un sécuritaire algérien. Il estime que le voisin de l’Est veille au maintien de sa relation privilégiée avec Moscou grâce à la conclusion de juteux contrats d’armements.

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Un sécuritaire algérien, exilé depuis des années à Londres, alerte des conséquences de la course à l’armement russe que se livrent le Maroc et l’Algérie sur l’instabilité dans l’ensemble de la région du Sahel, indique une agence de presse palestinienne.

Karim Moulay, un ancien agent de l’ex-Département du renseignement et de la sécurité (divisé en janvier dernier en trois directions par le président Bouteflika), estime que l’objectif de l’Algérie d’acquérir des armes russes est double. Le premier est interne : ces contrats permettent au pouvoir de se préparer à un soulèvement populaire prévisible émanant de ses frontières sud-est avec la Libye. En revanche, le second est d'ordre régional. Les armes en provenance de Moscou assurent à Alger de maintenir un équilibre avec son voisin de l’ouest, dont les relations sont tendues notamment sur le dossier du Sahara.

L’ancien agent du service de renseignements algérien s’est dit convaincu que le Maroc «ne pourra jamais prendre la place de l’Algérie auprès des décideurs russes». Il souligne qu’en plus du coût très élevé pour le royaume de réussir une telle entreprise, les relations entre Alger et Moscou sont «séculaires».

Même en crise, Alger achète des armes russes

Les deux pays adoptent des positions presque identiques sur de nombreuses questions internationales et régionales. Karim Moulay de se référer à la convergence des analyses sur la situation en Syrie. Si Vladimir Poutine est présent par son armée dans ce pays, Abdelaziz Bouteflika avait en effet envoyé le 23 avril dernier son numéro 2 aux Affaires étrangères, Abdelkader Messahel à Damas pour y rencontrer le président Bachar Al Assad. Une visite qui s’apparentait comme un défi lancé à l’Arabie Saoudite, notamment après l’échec, trois semaines auparavant, de son émissaire Tayeb Belaiz à convaincre le roi Salman de modérer son appui au Maroc sur la question du Sahara occidental.

Même si les indicateurs économiques en Algérie ne sont plus au vert, le pouvoir est obligé d’alimenter ses bonnes relations avec la Russie par l’annonce de nouveaux contrats d’armement. Le dernier en date, révélé en mars, concerne l’acquisition d'avions de chasse et d’hélicoptères pour un montant de 2,8 milliards de dollars. En revanche pour le Maroc, rien n’est encore officiel. Les projets d’achat du sous-marin Amur 1650 et d’avions de chasse type Sukhoï-34, révélés dans la foulée de la visite de Mohammed VI en Russie, n’ont pas encore dépassé ce stade.

Article modifié le 2016/08/31 à 18h34

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