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Grand Angle

Rixe de Sisco: Trois avocats chargés de la défense des frères marocains

Du nouveau dans l’affaire Sisco. Initialement défendus par des avocats commis d’office, les Marocains impliqués dans la rixe qui secoue la Corse depuis plus d’une semaine ont trois nouveaux avocats dont un Franco-marocain qui a été approché par la famille.

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Trois avocats volent au secours des Marocains impliqués dans la rixe qui secoue la Corse depuis plus d’une semaine, apprend Yabiladi auprès de la famille Benhaddou. Il s’agit de Me Ouadie Elhamamouchi et Me David Maheu du barreau de Seine-Saint-Denis, ainsi que Me Marilyne Kopilow du barreau de Paris. La famille leur a demandé d'assurer la défense des trois frères, jusque-là accompagnée par des avocats commis d’office. Une demande que les trois avocats ont acceptée tout de suite.

Pour rappel, une rixe entre des Corses résidant dans la commune de Sisco et des Marocains a éclaté, samedi 13 août, aux alentours de 17h30 sur une plage au niveau de la sortie Nord de Sisco en Haute-Corse. Une famille d’origine marocaine d’environ 10 personnes dont des femmes enceintes, une femme voilée et des enfants, pique-nique sur la plage quand une altercation dégénère dans des circonstances pas encore totalement élucidées. 

«Mes collègues et moi avons été touchés par le traitement médiatique non équilibré de cette affaire», déclare à Yabiladi Me Ouadia Elhamamouchi, rejoignant le raisonnement du Consul du Maroc à Bastia qui, au lendemain du scandale, dénoncait également un traitement médiatique partial. L'avocat va plus loin, évoquant en outre le déroulé de l’enquête. «Pourquoi y a-t-il eu suspension de garde à vue pour les villageois et pas pour les frères ?», s’interroge l'homme de droit.

Il ne comprend également pas que «certains politiques aient attribué le rôle d’agresseurs aux frères», alors que les faits et les responsabilités ne sont pas encore clairement définis. «Les politiques auraient dû avoir un devoir de neutralité d’autant que les Corses tout comme les citoyens d’origine magrébine sont leurs administrés», fait-il remarquer.

«Si les gendarmes n’étaient pas intervenus, on aurait assisté au lynchage d’une famille»

Pour Me Elhamamouchi, la seule chose dont ses clients se seraient «peut-être» rendus coupables serait «l’incivilité». «Et encore, cela reste à prouver», nuance-t-il, arguant que «les villageois ont clairement commis une infraction pénale». «Si les gendarmes n’étaient pas intervenus, on aurait assisté au lynchage d’une famille. Les villageois avaient l’envie d’en découdre avec cette famille», étaye l’avocat, rappelant que des véhicules ont été incendiés et l’un des frères était encore roué de coups alors qu’il était inconscient sur un brancard.

Depuis la semaine dernière, le silence du Maroc dans cette affaire suscite de nombreuses interrogations. Joints par nos soins, différents ministres ont soit esquivé nos questions, soit n'y ont pas du tout répondu. De son côté, la famille se dit aujourd'hui «un peu rassurée» grâce à l'engagement de Me Elhamamouchi et ses confrères. Toutefois, elle reste bouleversée. «Les enfants ne dorment pas. Tout le monde ici est traumatisé. On ne pouvait pas s’attendre à une telle chose. C’est terrible», déclare à Yabiladi une source familiale, soulignant que la famille pense à consulter un psychologue.

La prochaine audience est fixée au 15 septembre et Me Elhamamouchi, quant à lui, se dit confiant pour le dénouement de cette affaire. «J’ai confiance en la justice française, même si je sais que cette affaire pourrait faire l’objet de pressions politiques».

Article modifié le 2016/08/23 à 17h37

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