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Grand Angle

Affaire Benhammad-Nejjar : Des salafistes défendent le « couple islamiste »

Vis-à-vis de l’affaire du «couple islamiste», le PJD hésite sur la manière de réagir. En revanche des salafistes et Ahmed Raissouni, le premier président du Mouvement unicité et réforme, se déclarent solidaires avec les deux prévenus.

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Omar Benhammad et Mme Fatima Nejjar, les deux vice-présidents du MUR arrêtés pour relation hors mariage / DR
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Si les têtes d’affiche du PJD évitent de défendre les deux vice-présidents du Mouvement unicité et réforme, ces derniers doivent se consoler avec la vague de soutien sans concession émanant de personnalités salafistes et d’islamistes en rupture de ban avec la Lampe. Le premier à dégainer sa solidarité avec Omar Benhammad et Mme Fatima Nejjar fut l’ancien n°2 de l’association des écoles coraniques présidée par Mohamed Maghraoui. Sur sa page Facebook, Hammad El Kabbadj n’a pas tari d’éloges sur les deux prévenus, saluant leurs efforts dans la «prédication», la «réforme dans les domaines culturel, éducatif et politique» et «dans la consolidation d’un islam tolérant» au Maroc.

Le salafiste, très proche du PJD, a dénoncé l’interpellation du «couple islamiste», n’hésitant pas à mettre en doute toute l’opération conduisant à leur arrestation le samedi 20 août à Mansouria. El Kabbadj parle de «fabrication d’une fausse accusation» et de «surveillance et d’espionnage» des pas et des gestes des deux vice-présidents du MUR. La direction du MUR n’a pas été épargnée par la critique, non plus. Le salafiste a reproché à ses «frères» la suspension rapide de Benhammad et Mme Nejjar sans attendre le verdict de la justice.

Le même son de cloche a été enregistré du côté de Hassan Kettani, un autre salafiste condamné en 2003 pour activités terroristes et gracié le 14 avril 2011. Celui, qui n’est pas encore parvenu à s’assurer une place dans le microcosme islamiste marocain, s’est désolidarisé avec la décision du conseil exécutif MUR. Dans sa plaidoirie, postée sur sa page Facebook, Kettani a rejeté en bloc toutes les accusations à l’encontre de Benhammad et Mme Nejjar affirmant que toute atteinte à leur honneur équivaut à de la «diffamation».

Une voix dissonante au MUR

Ahmed Raissouni, le premier président du Mouvement unicité et réforme et actuellement membre de son conseil exécutif, n’a pas tardé à prendre la défense des deux prévenus. Le religieux a expliqué sur son site que la présence du «couple islamiste» à bord d’une voiture samedi matin près de la mer était juste pour discuter des moyens de convaincre leurs familles respectives du bienfondé de leur projet de mariage.

Raissouni a défendu le recours de son «frère» et de sa «sœur» au «mariage conventionnel en attendant de le légaliser une fois les obstacles levés. Néanmoins ce modèle d’alliance, en vogue dans les pays arabes et l’Iran, ne l'est pas au Maroc où c’est le mariage de la Fatiha, très répandu chez les islamistes, qui reste la norme. La différence entre les deux procédures c’est que la première ne requiert pas la présence de témoins alors que la seconde l’exige. Et c’est pour cette raison que le ministère de la justice organise, depuis 2004 date de l’adoption de l’actuel code de la famille, des campagnes de légalisation d’actes conclus par la Fatiha. Mais il a pris soin d'exclure de cette régularisation les adeptes du «mariage conventionnel» ou de «mariage de jouissance» chez les chiites.

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