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Grand Angle

Les réactions fusent après les révélations sur l'affaire des terrains du Domaine privé de l’Etat

Deux jours après la médiatisation du fameux communiqué conjoint co-signé par le département de l’Intérieur et le ministère de l’Economie et des finances, l’affaire qu’on appelle désormais «Laftif gate» continue de susciter un nombre important de réactions.

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Abdelouafi Laftit, wali de la région Rabat-Salé-Kénitra aux côtés de Mohamed Hassad, ministre de l'Intérieur, en octobre 2015, lors de la cérémonie de son installation. /MAP
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Alors qu'il espérait mettre fin à l'ambiguïté et clarifier la situation, le communiqué de presse co-signé par Mohamed Hassad et Mohamed Boussaid, respectivement ministres de l'Intérieur et de l'Economie et des finances, n'a fait que jeter de l'huile sur le feu. Depuis lundi soir, les réactions des internautes marocaines, mais aussi celles de plusieurs autres personnalités, se sont multiplées.

D’abord, les confidences de Driss Lachgar, Premier secrétaire de l’Union socialiste des forces populaires (USFP) qui a reconnu lundi soir, dans un statut Facebook, avoir bénéficié d’un lot de terrain situé au lotissement huppé Zahriya, sis route de Zaer à Rabat. Une acquisition qui a eu lieu durant l’époque où Abderrahmane El Youssoufi était à la tête du gouvernement, selon ses mots.

«La plupart des quartiers de Rabat faisait parties du domaine de l’Etat et de ses institutions», a-t-il rappelé, appelant à la publication des noms des bénéficiaires de ces lots. A en croire Driss Lachgar, qui n’aurait bénéficié d’un seul lot de terrain, «d’autres personnalités ont saisi l’occasion pour acquérir plusieurs lots et ont bénéficié ainsi à plusieurs reprises».

L’inarrêtable Abdelaziz Aftati rompt le silence

Ce mardi, les réactions quant à l’affaire Laftit Gate fusent, à commencer par les questions adressées par des parlementaires au ministre de l’Intérieur, Mohamed Hassad. Malgré la mise en garde d’Abdelilah Benkirane, Abdelaziz Aftati, qui est le président du groupe parlementaire du parti de la Justice et du développement (PJD), n’aura pas gardé le silence très longtemps.

Ce dernier pointe du doigt le communiqué conjoint de deux ministères, en l’accusant de « tentative pour orienter le débat publique qui vise à lutter contre la corruption sous toutes ses formes.»

Le groupe parlementaire du PJD espère que Mohamed Hassad donne plus de détails sur les «hauts commis de l'État» (Serviteurs de l’Etat, Khoudam Adawla), la constitutionnalité de ce terme, ainsi que sur les avantages dont bénéficient ces commis. Il a appelé également à la publication d’une liste complète de ces fonctionnaires de l’Etat et de leurs prérogatives.

De son côté, le mouvement Anfas a estimé mardi que «l’accès de certains fonctionnaires de l’Etat aux avantages exclusifs consacre la tyrannie, l’injustice et la discrimination entre les citoyens ». « Le chemin est encore loin pour l’établissement d’un Etat fort et démocratique, en terme de capacité à livrer des institutions fortes et d’imposer la force de la loi de façon juste et respectée par tout le monde », indique-t-on de même source.

Un texte en contradiction avec la Constitution

Le mouvement a également exprimé son étonnement face à la réaction du Chef du gouvernement qui a, non seulement gardé le silence, mais a même mis en garde les militantes et militants de sa formation politique, contre toute déclaration à la presse ou sur les réseaux sociaux. Le mouvement dit espérer que la polémique ne soit pas utilisé pour « transformer la campagne électorale en arène de combat par le biais des déclarations et des accusations, au lieu de hisser le niveau du débat politique.»

De son côté, le secrétaire général du Syndicat national de la presse marocaine et membre du Comité exécutif du parti de l’Istiqlal, Abdellah Bekkali a dénoncé le désormais célèbre communiqué, en exhortant les ministères de l’Intérieur et de l’Economie et des finances à clarifier les accusations évoquées par ledit texte.

«Si les serviteurs de l'État bénéficient des privilèges, alors il s’agit de la plus grande rente. Le texte évoqué par le communiqué est en contradiction avec la Constitution qui avance que les Marocains sont tous égaux», a-t-il estimé dans une déclaration à Hespress.

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