La police allemande a annoncé hier avoir procédé à 60 perquisitions dans le cadre de la première opération nationale contre les auteurs de propos haineux sur Internet, selon France 24. Une opération coup de poing déployée dans quatorze régions du pays, qualifiée d’«avertissement» par le ministre de la Justice, Heiko Maas.
Une action qui ciblait principalement un groupe Facebook néo-nazi décrit comme «secret» par la police. Entre juillet novembre 2015, les enquêteurs y ont découvert une série de publications à la gloire d’Hitler ponctuées d’insultes antisémites et racistes, invitant la population outre-Rhin à commettre des actes de violence sur les réfugiés.
Au total, 40 domiciles de personnes suspectées d’appartenir au groupe ont été perquisitionnés. Du matériel de propagande et des preuves des délits ont été retrouvés sur les ordinateurs et les téléphones portables saisis. La plupart des perquisitions se sont déroulées en Bavière (sud), où résident notamment les deux administrateurs du groupe. Les suspects encourent une peine maximum de trois ans de prison ferme.
Cette vaste descente policière intervient dans un contexte tendu outre-Rhin, qui a accueilli l’an dernier un million de migrants, quand le gouvernement s’attendait officiellement à en recevoir 800 000 - un record pour le pays. Une pression migratoire contre laquelle se retournent certains mouvements populistes de l'extrême droite comme Pegida, qui refuse «l’islamisation de l’Allemagne.» A ses côtés figure également le parti eurosceptique Alternative für Deutschland (AfD), opposé à la politique migratoire de la chancelière Angela Merkel. En mai dernier, l’un de ses dirigeants avait d’ailleurs déclaré que «l'islam n'était pas compatible avec la constitution allemande.»