«On est des musulmans ordinaires, ce n’est pas dans nos habitudes de s’afficher.» Et pourtant. Les propos, glissés dans un reportage du Monde, sont de Saïd, un professeur de maths dont c’est le tout premier défilé et qui, comme près de 5 000 musulmans (2 500 selon la police) a participé à la marche blanche organisée hier, en hommage au couple de policiers assassinés lundi 13 juin à Magnanville (Yvelines) par un homme se revendiquant de l’organisation Etat islamique (EI).
Dans le silence, la foule a parcouru le trajet qui relie la grande mosquée de Mantes-la-Jolie et le commissariat pour y déposer une gerbe de fleurs, répondant ainsi à l’appel du collectif des mosquées du Mantois, qui regroupe les fidèles de cinq mosquées mantaises et de ses environs, écrit Le Parisien.
Certains sont venus «dire stop à cette haine», comme Nawres, jeune mère de famille voilée, fustigeant ces «extrémistes [qui] prétendent parler au nom d’Allah mais [qui] parlent simplement en leur nom.» D’autres veulent balayer les amalgames entre islam et terrorisme, depuis longtemps répandus comme une traînée de poudre : «Nous venons dénoncer cet acte barbare qui n’a rien à voir avec l’islam, qui est une religion de paix et de tolérance, mais nous ne le faisons pas pour nous justifier. Aujourd’hui, c’est une marche citoyenne», revendique Hanna, 25 ans.
Même son de cloche auprès d’Abdelaziz El Jahouari, président de la mosquée Mantes Sud : «La communauté musulmane n’a aucune responsabilité dans ces actes criminels mais nous nous sentons le devoir de les condamner pour éviter que les musulmans ne se fassent taxer d’immobilisme.»