Vers un dénouement de la crise opposant le Maroc au secrétaire général de l’ONU depuis le mois de mars ? Le royaume aurait proposé le retour immédiat de 25 agents de la composante civile et politique de la Minurso à leur poste à Laâyoune, indique l’agence Reuters. Les modalités de l'opération font encore l’objet d'un dialogue entre les deux parties, affirme la même source.
L’annonce de l’offre marocaine intervient seulement vingt-quatre heures après les déclarations très optimistes du représentant de la France à New Yok quant à une solution au problème de la Minurso. L'optimisme de François Delattre est partagé également par un autre Fançais, en l’occurrence Hervé Ladsus, le chef des opérations de maintien de la paix aux Nations Unies. Hier soir, lors d'une réunion à huis clos, l’adjoint de Ban Ki-moon a présenté aux membres du Conseil de sécurité un briefing sur l’état d’avancement des discussions avec la partie marocaine.
La balle est dans le camp de Ban Ki-moon et ses alliés
Ladsus a transmis aux représentants des Quinze son optimisme, évoquant devant les diplomates une «dynamique positive», rapporte Reuters qui cite des sources ayant assisté à ladite réunion. Pour mémoire, Ladsus avait pris part début avril à Genève, au côté de Georges Feltman, secrétaire général adjoint chargé des affaires politiques, à des négociations secrètes avec Omar Hilale.
Officiellement, le secrétaire général n’a pas encore réagi à la proposition marocaine. Il s’accorde probablement du temps pour mieux évaluer l’offre et se concerter avec le principal acteur sur le dossier du Sahara occidental, à savoir les Etats-Unis. Jeudi, le porte-parole de Ban avait fait état de «discussions constructives entre les autorités marocaines et les Nations Unies» en vue d’un retour des éléments de la Minurso expulsés du Maroc.
Pas encore de réaction à l'est
De son côté, le Polisario adopte la même position que celle du Sud-coréen. Un média proche du Front s’est contenté de publier la traduction de la dépêche de Reuters sans le moindre commentaire. L’Algérie est resté également silencieuse pour le moment.
Politiquement un éventuel retour de 25 agents de la Minurso, sur un total de 80 expulsés, serait une victoire pour le Maroc et de la France, son principal allié au Conseil de sécurité. Une solution qui mettrait sous le boisseau et pendant longtemps l’option du referendum. Ban Ki-moon et ses alliés accepteront-ils une telle concession ?