«J’ai eu l’occasion d’en parler à M. Sefrioui. Il a pris l’engagement devant moi de vous recevoir, d’étudier positivement l’indemnisation de ceux qui doivent être indemnisés…», a déclaré le ministre de l’Habitat, Nabil Benabdellah, au milieu d’une foule de MRE venus manifester au Smap Immo de Paris samedi dernier.
«10 ans d’attente et toujours rien», «Enfants en colère», «Arnaque à tout prix», … autant de message brandis sur des pancartes, haut-parleurs en main. Réunis au sein de l’Association des victimes de l’immobilier au Maroc, ces MRE sont venus crier leur colère dans le cadre du projet «Les Jardins de la Moulouya» lancé à Saïdia en 2006 par Urbatlas, filiale de GFM détenue par Addoha et l’espagnol Fadesa Martinsa. Depuis la faillite de ce dernier tous les projets engagés par GFM et ses filiales sont sous la responsabilité d’Addoha.
Ces MRE sont ainsi débarqués au salon de l’immobilier marocain à Paris le lendemain de l’ouverture pour réclamer justice. Mais le ministre a tenu à les rassurer. «C’est lui [Sefrioui] qui prend l’engagement parce que c’est un projet privé…, mais vous resterez en contact avec moi également», a-t-il déclaré.
Un accord pour préserver l'image d'Addoha
Les responsables d’Addoha présents ont également pu calmer la tension. Un protocole a été signé avec les clients dans lequel les deux parties ont pris des engagements. «Nous nous sommes engagés à mettre un terme à la manifestation et ne plus porter atteinte à l’image d’Addoha au Smap Immo. De leur côté, ils ont promis de nous donner une suite dans plus bref délais», explique à Yabiladi Youssef Mohsine, président de l’AVIM, qui rappelle qu’au cœur de leur combat tout au long de ces années, ils sont même allés jusqu’à faire appel au roi Mohammed VI.
D’après lui, les MRE venus manifester leur colère sont partis «rassurés». «Nous sommes très content de cette issue», affirme ce MRE qui a payé 40% d’acompte pour un appartement d’environ 35 000 euros en 2006. Son appartement ne verra pas le jour et Addoha lui en propose un autre au prix de 2006. Comme lui, plusieurs MRE bénéficieront de cette mesure.
Désormais tenu de respecter ses engagements
Cette année, pour la première fois, Addoha a mis en place un service après-vente au Smap Immo pour «recevoir au mieux les clients qui ont déjà acheté chez nous, notamment Excellia et Addoha, pour répondre à toutes leurs questions relatives à l’achat, après-achat, état d’avancement des travaux, dates de livraison,…», expliquait vendredi à Yabiladi un responsable de la communication digitale, Mohamed El Yabouri, soulignant que c’est une façon de se «rapprocher» de sa clientèle établie à l’étranger et lui démonter sa «transparence». A noter que le protocole signé par Addoha avec une autre association de clients lésés, ACIA, lui a évité un autres sit-in de MRE au Smap Immo. Alors qu’ils préparaient les hostilités, ils ont trouvé un terrain d’entente avec le promoteur en février dernier. Et comme le confiait à Yabiladi la présidente de l’association, Zohra Elakrouch, tout se passe bien pour l’instant.
Si Addoha ne respecte pas ses engagements, les associations des clients entendent se mobiliser à nouveau pour monter au créneau. Du côté de l’AVIM déjà, c’est certain, «la mobilisation peut reprendre à tout moment si Addoha ne respecte pas ses engagements.