Les grévistes de la faim, tous des jeunes, se sont installés à Athènes dans un bâtiment de la faculté de droit où ils sont à l'abri des forces de l'ordre. Il faut savoir que l'intervention de la police dans ces batiments de la fac est soumise à de strictes conditions par la loi grecque. A Thessalonique, d'autres ont suivi le mouvement et se sont installé dans les bureaux de la Bourse du Travail.
«Nous ne sommes pas des criminels. Nous ne sortirons pas d’ici sans titre de séjour. Nous sommes prêts à mourir pour acquérir des droits légitimes», ont-ils déclaré dans une conférence de presse.
«Nous sommes déterminés à poursuivre notre action, jusqu’au bout, car nous voulons démontrer que nous méritons nos droit en tant qu’être humain», a précisé l’un des grévistes de la faim.
Les grévistes bénéficient de la solidarité de plusieurs associations ainsi que des conseillers municipaux et des mouvements de gauche et anticapitalistes.
Arrivés en Grèce après 2005, ils n’entrent pas dans le cadre de la régularisation prévue par la nouvelle loi entrée en vigueur à cette époque. Travaillant au noir depuis plusieurs années, ils demandent qu’un permis de séjour soit délivré à tous les réfugiés économiques résidant en Grèce.
Un avocat, Vassilis Papadopoulos, soutient, sur le site web balkans, que cette grève de la faim est «un mouvement qui veut faire sortir de l’ombre ces hommes qui vivent dans un vide législatif : la dernière législation en la matière date du 30 avril 2006 et était incomplète.»
La Grèce sur la sellette
En plein crise socioéconomique, la Grèce estime ne pas être en mesure de faire face aux flux de l’immigration irrégulière d’où son projet, annoncé début janvier, de construire une clôture à la frontière terrestre gréco-turque.
«C'est une question qui concerne la cohésion de la société grecque», a lancé M. Papoutsis le ministre en charge du dossier, attaché ces dernières semaines à durcir la gestion migratoire, à la fois sous pression des partenaires européens et face à la montée de l'hostilité aux migrants dans le pays.
«La plupart des migrants sont conduits à l'illégalité, à la criminalité, à la prostitution (...) car la Grèce ne dispose pas des moyens de les prendre en charge et la misère en fait des victimes», a-t-il ajouté.