Le secrétaire général des Nations Unies prévoit de réunir le 1er congrès des donateurs internationaux au profit des sahraouis des camps de Tindouf à Genève en juin. Ban Ki-moon est sur le point de tenir une promesse faite lors de son passage en Algérie début mars. Le 5 mars, à l’occasion d’un point de presse organisé à Alger, il avait en effet déclaré que «les Sahraouis endurent de grandes souffrances dans des conditions difficiles. Je veux attirer l'attention du monde sur une population dont la souffrance est souvent ignorée. Cette situation est inacceptable».
Les Américains avant Ban Ki-moon
Le Sud-coréen devrait sans doute faire la promotion de sont initiative lors du Sommet humanitaire mondial qui aura lieu les 23 et 24 mai à Istanbul en Turquie. Cet intérêt porté par le SG de l’ONU au quotidien de la population des camps, au crépuscule de son mandat qui arrivera à terme le 31 décembre 2016, est en phase avec la détermination de l’administration Obama d’augmenter ses aides annuelles destinées au Polisario. Une générosité qui se chiffre en millions de dollars.
Washington avait déjà accordé 4 millions de dollars supplémentaires à la direction du Front juste après les inondations ayant frappé le «camp de Dakhla» en octobre 2015. La somme avait été remise par l’ambassadrice américaine à Alger, Joan A. Polaschik, à l’occasion de sa visite dans les camps de Tindouf en février, soit six semaines avant le déplacement du secrétaire général de l’ONU dans la région.
Rabat disposée à prendre part à la réunion des donateurs
Le Maroc devrait être présent au congrès des donateurs. Il s’agit de «Marocains séquestrés dans les camps de Tindouf» a justifié le représentant permanent du royaume à l’ONU à New York, Omar Hilale, le 30 avril dans des déclarations à la presse. Le diplomate a par contre profité de l’occasion pour souhaiter que la réunion aborde de «manière claire et nette» la question du recensement des habitants des camps de Tindouf.
«On ne peut pas demander à la communauté internationale de continuer à financer des camps dont on ne connait pas qui est dedans, et tenant compte du fait que les besoins sont différenciés en termes de sexe et d’âge», a-t-il ainsi lancé. La participation du Maroc à l’événement devra s’inscrire dans ce cadre-là. La toute dernière résolution 2285 du Conseil de sécurité a d’ailleurs appelé, pour la cinquième fois consécutive, à enregistrer la population des camps. Une mission qu’incombe en premier lieu à l’Algérie en sa qualité de «pays d’accueil des réfugiés».
De son côté, la direction du Polisario ne se semble guère se montrer enthousiaste à l’idée de la réunion des donateurs. Ses têtes d’affiches n’ont pas du tout mentionné le congrès de Genève à l’occasion de leurs discours des meetings du 1er mai organisés dans des villes algériennes à l’instar de leur «premier ministre» à Oran où il était l'invité de l'Union générale des travailleurs algériens.