L’affaire avait fait couler beaucoup d’encre et de salive en juin dernier. Le gérant d’une épicerie musulmane avait réservé des jours d’accès à son commerce pour les hommes et d’autres pour les femmes. Sur un écriteau accolé à la vitre du bazar «De l’Orient à l’Occident», le gérant avait écrit : «Les frères : lundi, mercredi, jeudi… vendredi. Les sœurs : mardi, samedi, dimanche».
Un écriteau qui lui a valu une comparution hier devant le tribunal correctionnel de Bordeaux, rapporte Le Monde. Les chefs d’accusation retenus : provocation à la haine ou à la violence, discrimination et subordination d’un bien ou d’un service en raison du sexe. A l’audience, le prévenu qui s’était converti de même que sa femme explique l’affichage de l’écriteau par une demande de sa clientèle féminine. Il a donc mis en place des jours d’accès pour les hommes et d’autres pour les femmes, lui s’occupant de la clientèle masculine et sa femme de la clientèle féminine.
Le prévenu reconnaît néanmoins «une bourde» et dit ne pas s’attendre à une polémique de cette ampleur. Un argument qui n’a pas convaincu le vice-procureur qui a requis 2 mois de prison avec sursis et 750 euros d’amende en plus de la publication de la décision des juges. L’avocat du prévenu a quant à lui rappelé que «le contexte actuel de stigmatisation de la religion musulmane joue beaucoup dans ce dossier». «Ne serait-ce que juridiquement. (…) Il n’y a pas d’élément matériel : il n’y a pas eu de plainte, personne ne s’est estimé victime » a-t-il rappelé. «Le but pour lui était purement commercial, il voulait satisfaire et fidéliser sa clientèle ».
Le commercant réfléchit avec son avocat à la possibilité de faire appel de la décision.