«Les réalisations de la vision 2020, à ce jour, restent encourageantes, quand on considère que d’autres secteurs perdent de l’emploi», affirme à Yabiladi Lahcen Haddad, ministre du Tourisme. C’est sa position face aux doutes que suscite l’évolution du plan touristique national et qui ont fait ces dernières années l’objet de plusieurs commentaires de la part d’observateurs et même de professionnels.
La Vision 2020 toujours en pleine implémentation
En janvier dernier encore, le DG de l’Office national marocain du tourisme (ONMT), Abderrafie Zouiten admettait que les objectifs ne seraient pas atteints à terme. «La situation aurait pu être beaucoup plus grave avec la multiplication des facteurs extérieurs d’amalgame [les attentats de Paris…] et intérieurs [scandales de Much Loved, jupe d’Inezgane…]», déclarait-il face à la presse.
Le ministre est, pour sa part, contre l’idée selon laquelle la Vision 2020 serait compromise. «Au contraire, on continue de l’implémenter», dit-il, estimant non-négligeable le parcours du tourisme marocain jusqu’ici. «Nous comptabilisons actuellement plus de 50 000 lits et 30 000 emplois. Le secteur est à 43 milliards de dirhams d’investissement, c’est plus de 30% de l’objectif de 150 milliards escompté», explique le ministre. «Les zones comme Casa-Rabat, Tanger-Tetouan et Dakhla ont émergé. Nous comptons aujourd’hui plus de 200 lignes aériennes nouvelles… Ce sont de bonnes réalisations», ajoute Haddad qui a présidé la semaine dernière une conférence où il mettait en avant le rôle que peut jouer le tourisme dans la propulsion de la croissance économique au cours des prochaines années.
«On ne s’éloignera pas des objectifs»
Cependant, les réalisations de la Vision 2020 restent loin des attentes. En effet, le plan table sur la construction de 200.000 nouveaux lits pour augmenter la capacité d’hébergement et 470 000 nouveaux emplois directs sur l’ensemble du territoire national. Pour ce qui est du nombre de visiteurs, il a légèrement baissé à 10,25 millions en 2015, alors que le Royaume en attend 20 millions par an d'ici 2020.
Malgré tout, le ministre balaie tout pessimisme. «On ne s’éloignera pas des objectifs de la Vision 2020», assure-t-il. Comment son département s’y prendra-t-il ? Mystère...