Le mariage de raison, conclu au lendemain des législatives du 25 novembre 2011, entre les camarades du PPS et les islamistes du PJD est appelé à durer dans le temps. Ce samedi 15 avril, à l’issue d’une réunion entre des membres du bureau politique du Livre, avec à leur tête Nabil Benabdellah, et une délégation du secrétariat général de la Lampe, présidée par Abdelilah Benkirane, les deux parties ont scellé leur alliance pour les années à venir.
Elles se sont félicitées du travail accompli par l’actuel gouvernement. Et se sont engagées à «poursuivre prochainement leur action commune au sein de la majorité gouvernementale (…) et la poursuite de la consolidation du processus démocratique, la réalisation des chantiers ouverts de réforme et faire face conjointement à toutes les formes de contrôle» de la scène politique, indique le Livre et la Lampe dans un communiqué commun parvenu à notre rédaction.
Unis dans le bonheur comme dans l’adversité ?
Devant les médias, Benkirane a déclaré que le PPS et le PJD ont convenu de «travailler ensemble que ce soit dans les rangs de la majorité gouvernementale ou dans l’opposition». Il entend placer le projet d’alliance escompté avec les camarades de Nabil Benabdellah dans la durée et qu'il ne reste pas un accessoire de circonstance.
Certes, depuis la formation de ce cabinet en 2012, seul le parti du Livre a fait montre d’une fidélité sans faille à l’égard du chef de l’exécutif et ce malgré les divergences de vues entre anciens communistes et islamistes sur certains dossiers se rapportant notamment à la femme et aux libertés individuelles. A maintes reprises, Benabdellah a endossé volontier l’habit de l’avocat pour défendre les positions du secrétaire général du PJD et au passage taclé ses opposants y compris même au sein de la majorité. Mieux, le ministre de l'Habitat a joué un rôle déterminant dans la reprise du dialogue social.
Néanmoins, le PPS pourrait fausser compagnie aux islamistes si les résultats des législatives du 7 octobre n’accordent pas la première place au PJD. Le parti du Livre est habitué à siéger dans tous les gouvernements qui se sont succédés au Maroc, et ce depuis l’expérience de l’Alternance en 1998.
Au lendemain de son élection en tant que secrétaire général du PPS, en mai 2010, Benabdellah avait affirmé haut et fort que l’alliance avec le PJD est «une ligne rouge». C’est dire qu’un éventuel revirement des camarades du PPS, en fonction des résultats du prochain rendez-vous avec les urnes, ne serait pas une surprise.