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Grand Angle

Maroc : Le 11e congrès national de l’AMDH menacé d’interdiction

Le 11e congrès de l’AMDH, prévu du 21 au 24 avril, est menacé d’interdiction. De nombreuses associations se disent solidaires avec les camarades d'El Hayej réclamant le respect du droit de réunion. Pour le moment le ministère de l’Intérieur ne s’est pas encore prononcé officiellement sur le sujet.

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Ahmed El Hayej, président de l'AMDH / DR
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L’Association marocaine des droits de l'Homme (AMDH) tiendra-t-elle son 11e congrès national, prévu du 21 au 24 avril ? «Il y n’aura pas de changement», nous confie Ahmed El Hayej, président de l’ONG. «Pour le moment nous avons décidé de tenir notre réunion au club des avocats (sis à Zaër à environ 15 km du centre de Rabat, ndlr). C’est la dernière ligne droite. Nous allons, dans les prochaines heures, envoyer des invitations aux délégations nationales et internationales», ajoute-il. Une solution pour pallier aux refus des «responsables du centre Bouznika qui ont prétexté de travaux de rénovation ou ceux du théâtre Mohammed V qui ont exigé de l’AMDH de fournir une autorisation écrite délivrée par les autorités de la capitale», explique le président.

L’ONG a frappé à la porte de plusieurs ministres

Les menaces qui pèsent sur le raout de l’AMDH constituent le dernier épisode d’une longue série de restrictions ayant frappé les activités de l’ONG depuis juillet 2014. Yabiladi a demandé à El Hayej s’ils ont initié un dialogue avec le ministère de l’Intérieur en vue d’une solution à ce problème avant le 21 avril : «Les médiations menées par certains responsables dont plusieurs ministres de l’actuel gouvernement n’ont rien donné pour le moment. Nous avons tenu le vendredi 8 avril une réunion avec le ministre de la Culture. Amine Sbihi a déclaré qu’il attend le feu vert du ministère de l’Intérieur avant de nous ouvrir les portes du théâtre Mohammed V de Rabat. L’AMDH a également envoyé une lettre à son collègue de la Jeunesse et des Sports, en sa qualité de propriétaire du Centre Bouznika».

Au cas où l’interdiction est décrétée, l’AMDH compte dans sa besace un plan B. «Une telle décision ne pourrait paralyser le fonctionnement normal de notre organisation. Nous prévoyons d'incorporer nos structures dirigeantes par de nouveaux éléments. Nos statuts internes le permettent».

Depuis 1989, l’ONG a toujours organisé ses congrès même lorsque les relations avec l’Etat étaient extrêmement tendues. Une interdiction de la grande messe de l’ONG demeure une option plausible. Ces dernières semaines, les autorités ont empêché la tenue de trois réunions d’Attac, dont une internationale, et une de la jeunesse d’Annahj Addimocrati (Voie démocratique).

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