Les répliques du séisme d'Al Hoceima n’ont que très peu touché la Chambre des représentants. Et pourtant dès ce matin, le groupe des députés du PJD a fait parvenir à notre rédaction trois «questions orales urgentes» adressées aux ministres de l’Intérieur, de la Santé et de l’Habitat sur les actions qu’ils entendent mener pour rassurer la population d’Al Hoceima et des localités du nord-est du Maroc. Finalement, les fameuses interrogations, dont Yabiladi détient des copies, ont été totalement oubliées.
Le sujet n’a même été abordé qu’une fois que le programme de la session hebdomadaire des questions orales de ce mardi 26 janvier bouclé. La présidence a alors donné la parole dans le cadre du «Droit d’informer» à un représentant socialiste qui a interpelé le gouvernement sur le séisme d’Al Hoceima. Ne faisant pas dans la dentelle, l’élu a fustigé l’ «absence du gouvernement» qui selon ses dires n’a pas pris les «mesures nécessaires pour en venir en aide» aux habitants.
Ce membre de l’USFP a conclu son intervention en établissant une comparaison entre le traitement dont ont bénéficié les résidents à Melilla de la part des autorités espagnoles et celui réservé à la population des localités marocaines touchées par l’équipe de Benkirane.
«Pas de surenchère», réplique El Khalfi
C’est Mustapha El Khlafi qui a été dépêché devant les élus pour présenter la version du gouvernement. Le ministre de la Communication a commencé sa réponse en appelant le député de l’USFP à «éviter la surenchère». Il faut dire que l’utilisation au parlement de cette expression est assez fréquente dans la prose gouvernementale à chaque fois qu’il est dans une position critique.
Le PJDiste a fait l’impasse sur les centaines de familles qui ont du passer la nuit dans les rues par crainte de nouvelles répliques du séisme sans la moindre assistance publique. En revanche, il a souligné que les hôpitaux d’Al Hoceima avaient accueilli quinze cas dont deux sont encore alités. Il a ensuite expliqué qu’une commission sillonnait depuis hier la ville pour évaluer l’état des constructions et des maisons.
Le ministre de la Communication a toutefois concédé que la couverture des médias publics, notamment 2M et Al Aoula mais seulement le matin selon ses dires, n’a pas été à la hauteur de l’événement. Le groupe des députés du RNI a, quant à lui, retiré son «Droit d’informer» sur les conséquences du séisme.