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Grand Angle

Les musulmans répondent avec humour à la Une polémique du Sun

Après sa Une polémique expliquant qu’un musulman sur cinq aurait des sympathies pour les jihadistes, le quotidien britannique The Sun s'attire la dérision des musulmans. Sur les réseaux sociaux, ils ont tenu se moquer du sondage biaisé à l'origine de l'article qui a déclenché la polémique. Mais cette dérision ne cache pas un ton sérieux contre les raccourcis et les préjugés contre la population musulmane britannique. Aussi, cette dernière a décidé de porter plainte.

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Capture d'écran de la Une du Sun daté du lundi 23 novembre (DR)
Temps de lecture: 2'

Les musulmans britanniques ont préféré l’humour à la polémique face à la Une du quotidien The Sun, rapporte le Monde. Le tabloïd le plus lu de Grande-Bretagne a en effet barré sa Une du titre  accrocheur : «Un musulman sur cinq a de la sympathie pour les jihadistes » censé rendre compte d’un sondage qu’il a réalisé auprès des musulmans. Mais d’autres médias britanniques ont apporté la réplique au Sun en démontant ce sondage. Dans sa méthodologie, The Sun n’a pas privilégier le traditionnel «oui» ou «non» mais a offert aux sondés la possibilité de répondre «une certaine» (sympathie) ou «peu». Ce qui incite à avoir des réponses allant dans le sens de la sympathie.

Une autre critique concerne le fait que la question n’évoquait pas directement les jihadistes mais ceux qui partent combattre en Syrie. Certains médias avait d’ailleurs rappelé que tous les Britanniques se rendant en Syrie ne rejoignent pas forcément Daesh. A titre d’exemples, certains Britanniques sont engagés du côté des Kurdes pour combattre l’organisation terroriste. Ces derniers ont d’ailleurs été loués dans la presse britannique et présentés comme des «héros»  

Dérision sur Twitter et plaintes auprès du régulateur de la presse britannique

Pour dénoncer ce sondage bancal et le tourner en dérision, les internautes musulmans se sont fendus du hashtag #1in5Muslims. Sur Twitter, ils le reprennent à leur compte en complétant l’affirmation du Sun par une phrase destinée à montrer l’absurdité du sondage. Ce hashtag s’est très vite répandu sur le réseau social.

«Un musulman sur cinq est un homme et le reste ses femmes» ou encore «un musulman sur cinq dort avec sa barbe» ont par exemple twetté certains. Les femmes voilées ont aussi tenu à s’exprimer. Une internaute a posté : «On demande à une musulmane sur cinq si elle prend sa douche avec son voile». D’autres poussant l’humour encore plus loin ont tweeté «un musulman sur cinq croira à la théorie du complot avant même que vous ne le lui dites» ou encore «un musulman sur cinq force des animaux domestiques à adopter une tenue islamique»

Loin de la dérision et avec un ton plus sérieux, l'Independent Press Standards Organisation (IPSO), l'organisme de régulation de la presse a été saisi de 450 plaintes dénonçant la Une du Sun. Coïncidence ou signe d'acharnement du tabloïd britannique sur les musulmans, The Sun a battu le record de plaintes enregistrées suite à la publication d'un sujet. Il a enregistré 550 plaintes pour avoir présenté le suspect d'une décapitation comme un «musulman converti». Cette fois-ci il pourrait aussi battre le record de tweets de dérision. 

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