Le ministère de la Santé s’active suite au drame survenu dans la nuit de samedi à dimanche dernier à la clinique Notre Dame à Casablanca, où Rachid Joundy, un architecte de plus de 70 ans, a perdu la vie dans l'incendie de sa chambre d’hospitalisation, alors qu’il était ligoté.
Enquête en cours
«M. le ministre [El Houssaine Louardi, ndlr] a mandaté une commission pour s’enquérir des faits réels», affirme à Yabiladi cet après-midi le directeur régional de la Santé du Grand Casablanca, Dr Rachid Moulki. «Une fois que les circonstances du décès seront élucidées, le ministre prendra les mesures qui s’imposent», a-t-il ajouté.
Ce même après-midi, le quotidien arabophone Al Yaoum 24 rapportait que M. Louardi aurait ordonné «la fermeture immédiate de la clinique», jusqu’à ce que celle-ci réponde aux observations de la commission d’inspection et s’aligne aux normes techniques. […] Selon la même source, le ministère avait effectué une inspection dans cet établissement en septembre. Plusieurs dérives auraient été constatées, et la clinique avait été sommée de corriger le tir au plus vite. Mais lors d’une nouvelle inspection début novembre, le ministère aurait non seulement découvert que la clinique n’avait répondu à aucune de ses observations, et réalisait en plus des travaux de réaménagements dans ses locaux, alors que des patients s’y trouvaient hospitalisés, une démarche illégale.
Pas de fermeture officielle pour l'instant
Joint par nos soins, le ministère s’en tient à la version déclarée à Yabiladi par le directeur régional. «L’affaire est en cours», déclare le directeur de la Communication, Dr Abdelghani Dremar.
Saisi par la famille, le procureur du roi avait déjà diligenté une enquête dont les premiers éléments pointent la responsabilité de la clinique. En effet les résultats de l’autopsie, nous confiait une proche mercredi, confirment que le défunt était attaché lorsque l’incendie s’est déclenché et qu’il est mort par asphyxie. Or, la clinique aurait déclaré dans son rapport, d’après la même source, que la victime est décédée dans l’ambulance. Et toujours selon la famille, l’établissement aurait repeint la chambre incendiée quelques heures après le drame.
Le défunt ayant eu une longue carrière d’architecte, l’Ordre national des architectes se sent très concerné par ce drame. Son conseil régional entend se porter partie civile dans cette affaire, comme nous le confiait mardi le président Karim Sbai.
Si sa responsabilité est avérée, la clinique Notre Dame risque justement la fermeture et son directeur, l'interdiction temporaire de l’exercice de la profession et même la déchéance de son droit de diriger toute clinique, conformément à l’article 82 de loi relative à l’exercice de la médecine. Il est également passible de poursuite pénale qui pourrait lui valoir une peine de prison.