Le CCME a été institué sur dahir royal le 21 décembre 2007. Il a des fonctions purement consultatives puisque sa principale mission est de faire un suivi et d'évaluer les politiques publiques de l'État marocain envers la communauté des MRE, puis d'émettre des recommandations.
Première observation positive depuis lʼavènement du CCME, cʼest la prise en compte de cette diaspora dans toute sa diversité. Il est vrai que pendant de nombreuses années, bon nombre dʼacteurs institutionnels avaient une vision ancrée sur les années 70, le travailleur marocain à lʼétranger, qui avait quitté le pays pour des raisons économiques. Les nouvelles générations, la féminisation, la diversité géographique, socio-professionnelle, font désormais partie du vocabulaire officiel.
Les séminaires et conférences organisés par le CCME ont également apporté une nouvelle approche des problématiques de cette diaspora. Lʼenseignement de la langue arabe, la question de la place de la femme dans la diaspora, la religion et les MRE, etc… autant de sujets abordés par des chercheurs et spécialistes internationaux.
Mais ces 3 années nʼont pas été pour autant un long fleuve tranquille. De nombreuses dissensions internes sont apparues, notamment sur la question de la citoyenneté, du droit de vote et de lʼéligibilité des MRE. Des membres du CCME organisés autour de Daba 2012 continuent de faire pression sur leur président, Driss Yazami, pour mettre cette question au cœur des recommandations qui seront remises au roi Mohammed VI. M. Yazami ne veut pas en entendre parler, les membres frondeurs crient au complot. Difficile pour le CCME de faire lʼimpasse sur cette délicate question, ne serait-ce que par principe, puisque les MRE ont également droit à leur citoyenneté pleine et entière ici et là-bas.
A propos des recommandations qui seront remises à Sa Majesté, il sera difficile de faire un bilan des actions menées par le CCME. M. Yazami ne souhaite jamais sʼexprimer sur le contenu des recommandations alimentant ainsi les critiques de la presse à son égard.
On aimerait bien savoir par exemple ce que le CCME recommandera au niveau des acteurs institutionnels qui nous représentent. Aujourd’hui nous avons un ministère délégué, la Fondation Hassan II, et le Conseil, les 3 mousquetaires, il ne manque plus que D'Artagnan.
Trois entités qui se marchent sur les pieds mais surtout qui disposent chacune de leur budget, de leur bâtiment, de leurs voitures de fonction…Un peu de rationalisation des deniers publics ne serait pas un luxe. Les MRE ne demandent pas qu’on dépense des centaines de millions de dirhams pour eux. Ils souhaitent tout simplement qu’on les considère comme des citoyens à part entière et qu’on règle des problèmes qui ont souvent besoin de bon sens plus que de dirhams.