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Grand Angle

Maroc : Journalistes « touristes » espagnols expulsés [MAJ]

Depuis le 28 novembre, une vingtaine de journalistes espagnols ont été expulsés du Maroc. Officiellement, les autorités marocaines interdisent l’accès au territoire national à des hommes de médias espagnols parce que la presse ibérique est jugée en grande partie «anti-marocaine».

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David Collantes
Temps de lecture: 2'

Samedi 18 décembre, David Collantes, journaliste de COM Ràdio a été renvoyé dans son pays depuis Marrakech, où il devait passer des vacances selon ses propres dires. «A l'aéroport de Marrakech, ils m’ont dit qu’en tant que journaliste espagnol, je ne peux pas entrer au Maroc», a déclaré David Collantes a son arrivée à Barcelone. Selon le journaliste de la station barcelonaise, «un policier en civil l’a accompagné jusqu’à son avion de retour et l’a averti de ne pas créer de scandale».

Nadia Álvarez, travaillant pour Box Publicidad, une entreprise du groupe Prisa, éditeur du journal El Pais a vécu le même sort. Après avoir passé la nuit à l’aéroport de Marrakech, elle a été expulsée dimanche après-midi en compagnie d’une autre journaliste de la Cantabrie.  

Face à ces reconduites, le gouvernement espagnol a demandé des explications à son homologue marocain. Mais pour Rabat, ces journalistes qui prétendent être en vacances et faire tourisme au Maroc (après des critiques acerbes envers le Royaume), veulent en réalité se rendre au Sahara. Ainsi, après une ouverture (quelques 20 journalistes espagnols sont entrés à Laâyoune entre le 26 octobre et le 9 novembre selon Taieb Fassi Fihri, ministre des Affaires étrangères), le Maroc aurait décidé de ne plus tolérer les dérives de la presse ibérique.

Cette presse qui accuse le Royaume du Maroc d’entraves à la liberté de circulation,  s’est en effet spécialisée dans la désinformation sur les sujets touchant le Maroc, notamment les questions liées au Sahara. Mais n'y a-t-il pas d'autres moyens que de procéder à une interdiction pure et simple d'entrée dans le territoire ? La diffamation et la calomnie par exemple peuvent très bien donner lieu à des poursuites judiciaires en Espagne. 

Quelques vérités...

Quand aux journalistes qui se sont tous découverts un amour soudain pour les paysages du Maroc, et crient aujourd'hui à l'atteinte à leur liberté de circulation, il conviendrait de ne pas prendre leurs lecteurs ou auditeurs pour des idiots. Personne n'est dupe de l'entourloupe : un petit séjour de vacances pour une infiltration à Laâyoune. Par leur double-jeu, ils vont réussir à rétablir les visas à l'égard des touristes espagnols, (une information non officielle qui avait été évoquée il y a quelques semaines). Ce qui serait évidemment un recul pour le Maroc, même si on peut estimer que ce n'est que l'application du principe de réciprocité.

Cette situation qui ne profite pas à l'image du Maroc à l'international, ne peut être à moyen et long terme un motif de satisfaction pour les médias espagnols. Qu'ils le veuillent ou non, leur avenir est intimement lié au voisin Chérifien. Il suffit juste de constater comment la presse espagnole couvre abondamment les dossier de Ceuta et Melilla, le Sahara Occidental, la Monarchie, Tanger-Med... Car ces sujets font vendre du papier tout simplement.

Un geste des autorités marocaines

Selon le quotidien El Pais, les autorités marocaines auraient levé aujourd'hui, mardi 20 décembre 2010, l'interdiction de territoire pour les journalistes espagnols, y compris ceux venus pour tourisme. Quelques uns auraient déjà passé la frontière aujourd'hui sans aucun problème.

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