Une délégation de chefs de partis se rendra dans les prochains jours à Stockholm en vue de persuader les partis suédois de ne pas voter le projet de résolution reconnaissant la «RASD». Ce déplacement était prévu il y a déjà un an mais a mis du temps à se concrétiser. Mais la Suède n’est pas le seul pays européen à donner du souci au Maroc sur la question du Sahara occidental. La Slovénie dirigée également par des sociaux-démocrates semble se diriger sur la même voie.
A Ljubljana, le Polisario a réussi à tisser de solides relations au plus haut sommet de l’Etat. Le président Borut Pahor, en poste depuis 2012, ne se prive pas d’exprimer son soutien aux thèses du mouvement séparatiste. Chez lui les missions du Front sont reçues avec les honneurs. En juillet dernier, il avait par exemple accordé une audience à une délégation de la jeunesse du Polisario. Reçue au palais présidentiel, elle avait eu le droit au passage à une séance photos, au cours de laquelle le président avait réitéré son appel à l’organisation d’un referendum au Sahara. Cette position est également partagée par Jozef Horvat, le président de la commission des affaires étrangères au parlement slovène.
Peu de contacts diplomatiques entre Rabat et Ljubljana
Entre le Maroc et la Slovénie les relations sont froides. Quelques jours après les déclarations du président Borut Pahor en faveur du Polisario, Salaheddine Mezouar s’était déplacé en République Tchèque, un Etat favorable aux positions marocaines sur le Sahara. Mais le chef de la diplomatie du royaume n’avait pas prévu de passage par Ljubljana pour exprimer aux politiques slovènes la position du Maroc sur le différend territorial.
Il faut remonter à mars 2014 pour tomber sur des entretiens entre un ministre marocain et son homologue slovène, sauf qu'ils n'étaient pas officiels. Dans le cadre de la troisième édition du séminaire sur l'Initiative maroco-espagnole pour la médiation en Méditerranée, tenu à Bdro (30 km au nord de Ljubljana), la n°2 de la diplomatie marocaine avait pris langue avec le vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères, Karl Erjavec.
A l’issue de cette réunion, Mbarka Bouaida s’était félicité de la position de la Slovénie sur la question du Sahara «appuyant les efforts des Nations unies pour trouver une solution mutuellement acceptable à ce différend régional», indiquait une dépêche de la MAP. Seize mois plus tard, le président Borut Pahor remettait totalement en question les affirmations de Bouaida.