Le ministre des Finances qui préside la délégation officielle au Hajj sort de son silence. Mohamed Boussaid attribue le retard dans l’annonce de la liste -encore provisoire- des Marocains victimes de la bousculade de Mina au refus des autorités saoudiennes de l’autoriser à mener des recherches le jour du drame (24 septembre) dans les hôpitaux et les morgues.
Une autorisation qui n’est parvenue que le lendemain, affirme-t-il dans des déclarations au quotidien Assabah. Le ministre a révélé que les Saoudiens ont empêché des médecins non-reconnus par le ministère de la Santé local de prodiguer des soins aux blessés. Et il en de même pour les ambulances interdites de transporter les cadavres.
Le ministère des Affaires islamiques écarté
Boussaid a évité de se prononcer sur le nombre exact des pèlerins marocains encore portés disparus à Mina. En l’absence d’une confirmation officielle, des estimations avancent jusqu'à 153 Marocains disparus. A cinq jours du drame, force est de constater que le flou continue d’entourer cette question au Maroc arguant de «l’ampleur du drame», comme a indiqué un communiqué de l’ambassade de Rabat à Ryad. D’autres pays ont par contre choisi la voie de la transparence. L’Iran déplore le décès de 144 pèlerins, l’Egypte 55 et le Cameroun 20.
Les propos de l’argentier du royaume marquent en effet un changement radical dans la stratégie de communication de crise adoptée suite à la bousculade de Mina. Le ministre des Affaires islamiques, qui s'est illustré les 24 et 25 septembre par des déclarations niant tout décès dans les rangs des pèlerins marocains, a été écarté au profit du cabinet royal et Mohamed Boussaid.
Le dernier bilan, encore provisoire, fait état du décès de 769 pèlerins et 934 blessés lors du rituel de la lapidation de Satan à Mina. Cette semaine débute le retour des hadjs d’Arabie saoudite.