Yahya Yahya, le maire de Beni Nsar, ville frontière de l’enclave de Melilla, ainsi que Mohamed Aouragh, de la ville de Beni Chiker, également proche de Melilla, ont conduit le groupe qui a saisi les sites de Trara et Yasinen. Ces derniers alimentent Melilla en eau depuis le Maroc. «Nous avons expulsé les gardes, placé d'autres payés par nos municipalités, changé les serrures des accès et, on peut couper l’alimentation d’eau au moment voulu», a expliqué le sénateur Yahya Yahya, joint au téléphone par El Pais.
Selon le sénateur, cette action du Comité de coordination pour la libération de Melilla, est une réponse «à l'hostilité envers le Maroc du Congrès espagnol», mais aussi «à l’agression de la droite espagnole». Pour rappel, le Congrès espagnol a adopté à l’unanimité la semaine dernière, une résolution demandant au gouvernement socialiste de condamner les événements du 8 novembre à Laâyoune.
Si la marche a une nouvelle fois été reportée, la tension est encore palpable autour de Melilla. Malgré tout, les autorités de la ville autonome tentent de minimiser une probable interruption de l’approvisionnement d’eau. Pour Ramon Gavilan, ministre de l’Environnement de Melilla, «l’arrêt de la fourniture d’eau ne serait pas très grave car elle représente 1,7% de la consommation dans la ville». En revanche, d’après la même source, Juan José Imbroda, maire-président du gouvernement autonome, ne s’est pas montré aussi rassurant. La coupure d’eau aura une «incidence sur 5% de la population», a-t-il signalé.