6 673 femmes ont remporté le droit de siéger dans les conseils communaux du pays. Elles réalisent presque le double du chiffre enregistré aux élections communales de 2009 (3 406). Cette nette évolution s’explique en grande partie grâce au régime de quota. Néanmoins, si ce système permet une plus grande féminisation de la vie politique marocaine, il comporte également un côté moins reluisant. Il ne permet pas de modifier sensiblement la chance de voir des élues accéder aux postes de responsabilité.
A l’issue des communales de vendredi dernier, il est donc peu probable de voir une femme présider la mairie d’une grande ville. Cela pourrait presque être interprété comme un retour en arrière. Il y a six ans, même si elles avaient été moins nombreuses à se faire élire, une femme avait réussi à devenir maire à Marrakech. Fatima-Zahra Mansouri, membre du PAM, avait ainsi réussi à entrer dans un club jusque là dominé par des hommes, grandement aidée en cela par sa proximité avec le fondateur du parti du Tracteur, Fouad Ali El Himma.
Six ans plus tard, la maire sortante de la ville ocre voit ses chances de rempiler pour un second mandat nettement se réduire. Les pourparlers que son équipe a menés avec le chef de la section locale du RNI sont dans l’impasse. L’intéressé se laisse désirer et fait augmenter les enchères. En revanche son grand rival, le PJDiste Larbi Belkaid a déjà pu constituer une majorité confortable à même de le porter à la tête du conseil de la ville de Marrakech.
La région de Béni Mellal-Khénifra pourrait sourire à une femme
Si les mairies semblent être inaccessibles à la gent féminine, les régions pourraient en revanche leur offrir une petite consolation. Halima Assali, la puissante membre du Mouvement populaire, est quasiment certaine de présider le conseil de la région Béni Mellal-Khénifra. La liste du MP est arrivée en tête, devançant celle de Lahcen Daoudi, le ministre PJD de l’Enseignement supérieur. Abdelilah Benkirane, le secrétaire général du parti de la Lampe aurait même consenti à la demande de Mohand Laenser à soutenir la candidature de Mme Assali.
Mbarka Bouaida, la ministre délégué aux Affaires étrangères affiliée au RNI, avait également la même ambition. Alors qu’elle partait grande favorite pour présider la région Guelmim-Oued Noun, sa liste a été au final dépassée par celle d’Abdelouahab Belfquih, un des nouveaux notables locaux et membre du bureau politique de l’USFP.