Les autorités de Oujda ont lancé, dès les premières heures du dimanche 16 août, l’opération de démantèlement d’un campement de fortune accueillant plus de 200 immigrés subsahariens. L’intervention s’est poursuivie jusqu’à 15h. Elle a nécessité la participation de 12 autocars et deux bulldozers. Des sapeurs-pompiers ont également pris part à cette opération aux côtés de policiers, de membres des Forces auxiliaires et des agents des services de propreté de la mairie. L’évacuation du camp, situé au quartier Al Hikma non loin de la faculté de Droit, s’est déroulée sans heurts, indique Hassan Ammari un spécialiste des questions migratoires et militant de l'AMDH.
Des plaintes des habitants seraient à l’origine du démantèlement
Une fois sur les lieux, les forces de l’ordre ont commencé par encercler le campement afin d’éviter toute fuite de ses occupants. Ensuite, elles ont procédé au tranfert des immigrés, à bord d’autocars, vers une salle sportive couverte où leur identité a été vérifiée.
«A l’issue de cette phase, environ 100 personnes, des mineurs et les Subsahariens possédant une carte de séjour ou une carte de réfugiés au Maroc ont été libérés. Ils sont toujours à Oujda», nous confie Ammari. En revanche, «les autres ont éloignés, à bord d’autocars, de la capitale de l’Oriental vers d’autres villes du royaume, notamment à Béni Mellal et Taza», a-t-il ajouté. Une mesure habituelle dans ce genre d’opération.
Ce coup de force contre la population subsaharienne de Oujda répond à des doléances des résidents du quartier Al Hikama. Ces derniers qui ne voyaient pas d’un bon œil la présence du campement tout près de leurs maisons s’étaient plaints de «trafic de drogue» et d’ «autres produits illicites» attribué à des Subsahariens. Et avec la proximité des prochaines échéances électorales, les protestations des habitants ont contraint les autorités à agir rapidement.
Ce ne pas la première fois qu’un camps de ce type est démantelé à Oujda. Mi-décembre 2014, les immigrés subsahariens qui occupaient la forêt Sidi Maâfa avaient été forcés de quitter leurs tentes de fortune pour laisser la place à la construction d’un projet touristique.