Mohamed Abdelaziz s’apprêterait-il à rendre son tablier ? Le site Futurosahara avance qu’à l’occasion de la 12ème session ordinaire du secrétariat général du Polisario, tenue les 12 et 13 août au camp Rabouni, Abdelaziz a appelé d’une part à «l’élection d’un nouveau chef et d’une nouvelle direction lors du 14ème congrès» et d’autre part à «l’unité nationale». En revanche le communiqué final du SG n’a fait aucune mention à ces propos attribués à Abdelaziz.
Le texte a annoncé la nomination d’une large commission préparatoire, composée de 48 membres, de la prochaine messe du Front et a confié sa présidence à Khatri Addouh. Ce dernier fait office du «président du parlement sahraoui». Depuis l’assassinat de Mahfoud Ali Beiba en juillet 2010, il conduit également la délégation des négociateurs polisariens aux réunions informelles avec le Maroc sous l’égide des Nations Unies.
Une information à prendre avec des pincettes
Est-ce une nouvelle manœuvre de la part de Mohamed Abdelaziz pour rester encore quelques années au pouvoir ? Reste que la décision finale revient en premier lieu au parrain algérien. Evincer son protégé après presque 40 ans de bons et loyaux services dans ces conditions où le Polisario subit notamment des revers sur la scène internationale, équivaudrait à une reconnaissance de sa mauvaise gestion de tout le dossier. Sous d'autres cieux démocratiques, l’initiative serait louable et fortement envisageable mais il est très difficile qu’elle soit acceptée par les autorités du voisin de l’Est.
L’annonce de Futurosahara est donc à prendre avec des pincettes. Le média en ligne ne cache pas d'ailleurs son opposition à la ligne politique «prônée» par Mohamed Abdelaziz à l’égard du Maroc qualifiée de "laxiste". Le site d'actualité a souvent dénoncé les dérives autoritaires du «chef» et de sa femme Khadija Hamdi «ministre de la Culture» et également membre du secrétariat général du Front. Mais cette dernière est surtout la mieux placée pour prendre la tête du mouvement séparatiste au cas où son époux serait contraint de céder le gouvernail.