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Grand Angle

Maroc : L’Intérieur et la Justice vont sévir contre les « brigades de la vertu »

Alors que les nouvelles en provenance de Fès annoncent l’arrestation de deux mis en cause dans l’agression d’un prétendu homosexuel, les ministères de l’Intérieur et de la Justice menacent de sévir contre les membres des «brigades de la vertu». Une annonce qui devrait mettre un terme à une parenthèse de laxisme.

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La multiplication des agissements d’autoproclamées «brigades de la vertu» dans certaines villes du royaume ont fait sortir les ministères de l’Intérieur et de la Justice de leur silence. Dans un communiqué conjoint, parvenu à notre rédaction, les deux départements «rappellent à l’ensemble des citoyens que tout acte ou action en vue de se substituer à la justice ou aux forces de l’ordre est totalement illégale».

Ce rappel à l’ordre est également accompagné d’une menace à «toute personne ou groupe de personnes cherchant à se faire justice eux-mêmes». Ces derniers «seront poursuivis devant les juridictions compétentes conformément aux dispositions des lois en vigueur», affirme le communiqué. Les deux départements ministériels ont sans-doute estimé qu’il était nécessaire d’afficher publiquement leur fermeté avant que les choses ne dégénèrent encore plus.

Fin du laxisme ?

Cette réaction tardive pourra-t-elle mettre un terme aux incidents comme ceux survenus ces derniers jours ? Il est clair que le laissez-faire des services de Hassad et Ramid a, dans une certaine mesure, encouragé des groupes à rendre «justice eux-mêmes», que ce soit dans le cas de l’agression de Fès ou encore celle des filles portant des jupes courtes à Inezgane. Les noms et les photos des deux homosexuels de Rabat, condamnés à quatre mois de prison, publiés lors des JT des chaînes officielles suivie par l’organisation d’une manifestation organisée devant le domicile d’un des accusés a pu également être interprétée par certains comme une bénédiction de l'Etat à ce genre d’action.

Et pourtant les autorités marocaines avaient jusque-là toujours prôné une ligne de conduite préconisant la fermeté avec ce genre d’agissements. Pour mémoire, la police avait arrêté plusieurs éléments des «brigades de la vertu» à Tanger puis traduits devant la justice dans le cadre de la loi antiterrorisme.

Visiblement les ministères de l’Intérieur et la Justice se sont rendus compte que les choses étaient allées trop loin et ont décidé de remettre les choses au clair. Ainsi, ils rappellent aux «personnes qui constatent une infraction à la loi» qu’ils «doivent en aviser immédiatement les autorités judiciaires et les services de la police ou de la Gendarmerie Royale qui entreprendront les actions légales pour faire respecter la loi».

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