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Grand Angle

Expulsion de deux membres d’Amnesty : L’ONG conteste la version du ministère de l’Intérieur

Il y a dix jours le Maroc expulsait trois FEMEN. Hier, c’était au tour de deux membres d’Amnesty de subir le même sort alors que l’objet de leur visite est d’enquêter sur la situation des immigrés subsahariens vivant au royaume.

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Le ministère de l’Intérieur a annoncé l’expulsion de deux ressortissants étrangers. Ce sont deux membres de l’organisation des droits de l’Homme, Amnesty international, John Dalhuisen, directeur à l’ONG chargé de l’Europe et l’Asie centrale et Irem Arf, chercheuse dans les droits des réfugiés et des migrants.

Le département de Mohamed Hassad leur reproche d’ «avoir réalisé une enquête sur le terrain sur la situation des immigrants et demandeurs d’asile au Maroc, sans obtenir au préalable l’autorisation des autorités compétentes». Le ministère explique que la Délégation interministérielle des droits de l’Homme a demandé à AI de retarder le lancement de l’enquête tant qu’ils ne seront pas parvenu à un accord.

Pourquoi les autorités ont attendu quatre jours avant d’agir ?

Une version que conteste catégoriquement Amnesty. L’ONG affirme que ses deux représentants ont informé les autorités sur le sujet de leur déplacement au royaume. AI a reçu en mai des assurances écrites et verbales de la part d'officiels marocains qu’elle pourrait visiter le Maroc sans exiger d’autorisation, affirme Amnesty dans un communiqué publié dans la soirée du jeudi. L'association ajoute que John Dalhuisen et Irem Arf sont arrivés à Rabat le lundi 8 juin. Le premier a été arrêté dans son hôtel à la capitale. Il aurait été interrogé pendant plus de quatre heures, indique AI.

En revanche l’interpellation de la seconde militante s’est produite dans la matinée du jeudi à Oujda alors qu'elle se trouvait en compagnie de son traducteur. Son passeport a été confisqué. Les deux membres ont par la suite été contraints de prendre des vols séparés à destination de Paris, pour Arf, et Londres pour John. Amnesty explique qu’en recourant à l’expulsion, les autorités marocaines veulent «cacher quelque chose».

Voilà plus d'une année que les relations entre Amnesty et le Maroc connaissent une nette détérioration. Le gouvernement n’accepte pas que AI le classe sur sa liste noire des pays où la pratique de la torture est courante. Il y a quelques semaines, la Délégation interministérielle des droits de l’Homme avait organisé un point de presse uniquement pour riposter à un rapport d'Amnesty accablant pour les autorités du royaume.

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