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Grand Angle  

Maroc : Jennifer Lopez anime le débat au parlement

Aujourd'hui, c'est J-Lo qui a animé le débat à la Chambre des représentants. Malgré les divergences entre députés du PJD et ceux de l’opposition, ils se sont au moins mis d’accord sur un point : éviter de mentionner le festival Mawazine.

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Mustapha El Khalfi au Parlement / Archive - DR
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Finalement J-Lo a pu se frayer un chemin au parlement. Cet après-midi, le groupe parlementaire du PJD a posé sa question sur la soirée avec la chanteuse américaine. Visiblement, le verrou qui empêchait les islamistes d’aborder le sujet a partiellement sauté. D’emblée le député de la Lampe, Abdeslam Bellaji, a tenu à préciser que l’intervention de son parti n’est en aucun cas destinée contre une «chaîne publique financée par l’argent des contribuables» mais contre la diffusion de «scènes de nudité» susceptibles de porter atteinte à l’image du royaume en tant que «référence religieuse», notamment en Afrique subsaharienne. Sur un ton modéré, le député a expliqué que la protestation des islamistes est tout à fait conforme à la constitution du 1er juillet 2011.

«Pourquoi Benkirane n’a pas interdit J-Lo comme pour Dieudonné ?»

Dans l'ensemble la réponse de Mustapha El Khalfi n’a rien apporté du nouveau, rappelant la lettre du chef du gouvernement adressée à la Haute autorité de la communication audiovisuelle. Néanmoins, le ministre a souligné la volonté de l’exécutif de faire intervenir la justice si la HACA ne donne pas son avis sur la question.

Des propos qui n’ont pas convaincu l’opposition. Ainsi le groupe istiqlalien a demandé davantage de mesures contre 2M. Adil Benhamza a souligné dans son intervention, que El Khalfi aurait dû prendre des sanctions contre de hauts fonctionnaires de l’Etat placés théoriquement sous sa tutelle.

Force est de constater que le débat a été monopolisé par le PJD et les partis de l’opposition, les autres formations de la majorité gouvernementale préférant passer leur tour. Ce qui a donné l’occasion à un député du PAM de pointer du doigt la responsabilité de Abdeilah Benkirane. «Constitutionnellement, le chef du gouvernement a toute la latitude d’interdire J-Lo avant même qu’elle ne montre sur scène comme il l’avait fait avec Dieudonné», a martelé Abdellatif Ouahbi.

Mawazine et ses organisateurs : les grands absents                                                      

Les islamistes se sont sentis obligé de voler au secours du ministre de la Communication, laissé seul face à l'opposition. Le président du groupe parlementaire de la Lampe, Abdellah Bouanou, a pris la parole pour s’interroger sur la coïncidence de faits «portant atteinte aux valeurs de la société marocaine», a-t-il indiqué. Et d’enchainer en demandant au gouvernement l'ouverture d'une enquête sur le film «Much Loved», J-Lo ainsi que la campagne FEMEN en faveur des droits des homosexuels et lesbiennes au Maroc.

Le débat de cet après-midi a failli tourner à l’affrontement entre les députés du PAM et du PJD. Mais durant toutes les minutes consacrées au débat sur le concert de J-Lo, aucun parlementaire n’a osé aborder la responsabilité de la partie qui a invité l'actrice américaine. C’est d’ailleurs le seul point d’entente entre majorité et opposition : ne pas évoquer les organisateurs du festival Mawazine.

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