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Grand Angle

Crise malienne : Le président Keita jette des fleurs au Maroc et à Mohammed VI

Après le refus de la rébellion touareg de signer l’accord d’Alger, le président malien tente de renouer avec le Maroc. Détails.

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Le roi Mohammed VI avec le président Ibrahim Boubacar Keita au Mali / archive - DR
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Après un coup de froid de plusieurs mois dans les relations maroco-maliennes, le président Ibrahim Boubacar Keita jette des fleurs au royaume et à Mohammed VI. Il est même allé jusqu'à comparer le Maroc à un pays «développé», le «Japon de l’Afrique».

Le timing de ces éloges n’est cependant pas innocent. Bamako a besoin plus que jamais de l’appui du Maroc afin de renforcer le fragile processus de paix en vigueur depuis deux ans. La menace d'un retour à la case départ plane suite au refus des Touaregs, réunis au sein de la Coordination des mouvements de l’Azawad, de parapher l’accord d’Alger que le gouvernement malien et quelques groupes armés ont signé le 1er mars, après consultation de leurs bases au nord du Mali.

Les Touaregs rejettent l’accord d’Alger

Hier à Kidal, en dépit de pressions européennes notamment françaises, la CMA a jugé que le document élaboré par les soins de la médiation algérienne est «fondamentalement insuffisant», exigeant que «la reconnaissance de l’Azawad en tant qu’entité politique, juridique et territoriale» soit clairement signifiée dans tout prochain projet d’accord. Les Touaregs ont, par ailleurs, transmis à une délégation européenne venue les rencontrer à Kidal, leurs dispositions à prendre part à de nouveaux rounds de négociations.

Ce rejet est un revers pour l’Algérie qui a usé de toute son influence pour convaincre les protagonistes de la crise malienne d’accepter qu’elle soit leur seul et unique interlocuteur régional. Après huit mois de pourparlers, l'accord n'est toujours pas complet. C’est également un revers pour la France qui souhaitait un dénouement heureux des discussions d’Alger avant la fin de janvier 2015.

«La perspective c'est janvier, avec la pression nécessaire pour que ça aboutisse», déclarait en décembre à des médias le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian. Le pari français sur la médiation algérienne a été réitéré par François Hollande à l’occasion d’un message, datant du 9 février, adressé à Abdelaziz Bouteflika. «Je souhaite vous réaffirmer mon plein soutien à la médiation algérienne dans le processus en cours au Mali (…) votre pays ne ménage pas ses efforts pour rapprocher les points de vue du gouvernement malien et des groupes armés et je vous félicite pour les progrès qui ont déjà été réalisés».

Anticipant le refus des Touaregs de l’accord d’Alger, l’APS a complétement fait disparaitre un dossier de plusieurs articles consacré au dialogue intermalien. Sur le site de l'agence de presse algérienne, il ne reste que celui réservé aux pourparlers entre les factions libyennes.

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