Depuis quelques jours, le Polisario a renforcé sa présence militaire à quelques centaines de kilomètres de Dakhla, envoyant plusieurs éléments de son armée dans la zone tampon. Seul le mur de sécurité sépare les polisariens des forces marocaines. Les troupes stationnées ne chôment pas. Une source au Sahara nous confie qu’elles sont en alerte générale, menant quotidiennement des exercices avec armes et munition.
Une pression sur l’ONU
«Il ne s’agit que d’une manœuvre de plus du Front à l’approche de l’examen de la question du Sahara occidental par le Conseil de sécurité, en avril», ajoute la même source. Apparemment déstabilisée par un éventuel alignement des positions du secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, sur celles du Maroc, la direction du Polisario tente l’escalade, brandissant, avec la bénédiction du parrain algérien, la menace du retour aux armes. Pour mémoire, Mohamed Abdelaziz et les siens avaient déjà organisé, fin novembre, des exercices militaires.
Parallèlement à cette mobilisation militaire, le Front, dans des déclarations au quotidien algérien El Khabar par la voix de M’hamed Khadad, son coordinateur avec la Minurso, a vivement critiqué la mission onusienne. Il a fustigé l’ «incapacité» de la mission des Nations Unies au Sahara occidental à organiser un referendum, estimant qu’elle «n’a pas assumé ses responsabilités». Il a ensuite rappelé une nouvelle fois que le Polisario demandait à «fixer une date» pour la consultation populaire.
Ces propos viennent ainsi mettre un terme à deux années de lune de miel entre la Minurso, du temps de l’Allemand Wolfgang Weisbrod-Weber (juin 2012-août 2014), et les amis de Mohamed Abdelaziz. L’arrivée de la Canadienne Kim Buldoc, suite à la levé du véto à sa nomination par le Maroc, n’est guère appréciée par le Polisario.