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Grand Angle

Droits et libertés au Maroc : L’AMDH veut faire intervenir l’ONU

Près de huit mois après la décision du ministère de l’Intérieur de restreindre les activités de l’Association marocaine des droits de l’homme, celle-ci a décidé de porter l’affaire à Genève. L’ONG veut faire intervenir le conseil des droits de l’homme de l’ONU en sa faveur, ainsi que  pour toutes les autres associations marocaines dont «les droits sont violés». Une commission sera bientôt mise en place. Détails.

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Reprendre librement ses activités, tel est aujourd’hui le plus ardent souhait de l’Association marocaine des droits de l’homme (AMDH). Pour cela, elle compte saisir le conseil des droits de l’homme de l’ONU, rapporte l’agence EFE.

Pour mémoire, certaines activités de cette ONG organisées dans les espaces publics sont interdites par le ministère de l’Intérieur depuis le 15 juillet dernier. A ce jour, «66 activités» de l’association au total ont été sommées par cet interdit, indique à Yabiladi Ahmed El Haij, le président de l’AMDH qui doit se contenter des locaux de son siège à Rabat.

Lors d’une conférence de presse donnée hier, jeudi, les responsables de l’ONG ont condamné «l’intrusion des autorités» à son siège le 15 février dernier qui a donné lieu à l’arrestation, puis l’expulsion de deux journalistes français. Ils ont également condamné les actes de violence subis par une de leur militante de la part des forces de l’ordre lors de cette opération musclée. D’ailleurs, l’un des journalistes a décrit la scène dans sa version des faits livrée à son retour en France. La jeune militante, du nom de Rabia Bouzidi, s’est exprimée pendant la conférence, présentant son certificat de congé maladie suite à cette mésaventure.

«Pas un jour ne passe, sans que les droits d’une association ne soient violés»

D’après Ahmed El Haij, l’intervention des autorités ne visait pas vraiment les journalistes étrangers exerçant sans autorisation. «Nous sommes tout à fait convaincus que cette intrusion à notre siège central visait l’AMDH», déclare-t-il à Yabiladi. «Ces journalistes se sont librement déplacés toute la journée et la police ne les a cherchés que quand ils se sont rendus à notre siège, c’est étrange», estime le président.

L’ONG prépare une commission qui sera chargée de défendre les militants des droits de l'homme et présentera son rapport au Conseil des droits de l'homme de l’ONU à Genève. «Le conseil onusien va bientôt consacrer du temps à la situation des défenseurs des droits de l’homme dans le monde, nous voulons en profiter pour plaider auprès de ses membres», explique M. El Haij, soulignant que les interdictions d’activités ne touchent pas seulement l’AMDH. «Il y tout un éventail d’associations, de syndicats, de journalistes, …concernés. Pas un jour ne passe sans qu’il n'y ait l’interdiction d’une activité, rejet de dépôt de dossier, refus d’octroi de récépissé, …», ajoute-t-il, dénonçant une «situation alarmante».

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