L’enseignement de la langue arabe à l’école en option ne met pas tout le monde d’accord à Fréjus. Dans cette commune du Var, l’initiative, qui s’inscrit dans le cadre du dispositif ELCO (Enseignements de langue et de culture d'origine), fait beaucoup polémique, surtout du coté de la mairie Front national.
Selon l'adjointe aux affaires scolaires, Julie Lechanteux, citée par le journal en ligne Varmatin.com, cette affaire a suscité «l'émotion» chez «la grande majorité des parents d'élèves et des enseignants, autour d'un projet d'organisation de cours de langue arabe dans les écoles primaires, en particulier l'école Turcan». «Cet enseignement s'adresserait à des enfants d'origine algérienne, marocaine, turque et tunisienne - ou dont les enfants possèdent l'une de ces nationalités - et qui seraient volontaires pour suivre des cours hebdomadaires d'une durée d'1h30 à 3 heures», poursuit-elle.
Contradiction pour le FN
Or, pour cette dernière qui est par ailleurs candidate aux élections départementales, «ce dispositif semble en complète contradiction avec la mission de l'école publique qui doit être, plus que jamais, de dispenser aux enfants un enseignement leur permettant d'acquérir une éducation fondée sur les principes de l'égalité, de l'unité et de la laïcité de la République. Et cela, quelles que soient leurs origines. La Ville n'a que peu de moyens d'action. Mais si un tel dispositif pouvait, à une certaine époque, avoir sa justification, les difficultés croissantes d'intégration et le renforcement du communautarisme conduisent à s'interroger sur la pertinence de son maintien».
Pour l'adjointe, «les problèmes d'apprentissage de la langue française rencontrés par nombre d'enfants, sources de décrochage scolaire et de difficultés d'insertion sociale et professionnelle, justifieraient que l'on concentre avant tout les actions de l'école primaire sur l'apprentissage de notre langue».
MMLP à Belkacem
Julie Lechanteux n’est pas la première frontiste à avoir critiqué le programme. Fin janvier dernier, Marion Maréchal-Le Pen avait adressé dans ce sens à la ministre de l’Education, Najat Vallaud-Belkacem. La petite fille de Jean-Marie Le Pen estimait alors que le fait d’«intégrer ces enseignements aux langues vivantes, revient à bâtir des programmes nationaux basés sur des injonctions communautaristes et non sur les intérêts de la nation. Cette évolution est encore plus contestable car elle consiste en un renoncement de l’Ecole à transcender les origines pour permettre l’assimilation».
Pour la jeune députée, «Les ELCO font de l’Ecole un creuset du communautarisme au détriment du creuset républicain».
Le programme ELCO fait suite aux accords bilatéraux signés avec neuf pays, en l’occurrence l'Algérie, la Croatie, l'Espagne, l'Italie, le Maroc, le Portugal, la Serbie, la Tunisie et la Turquie, s’appuyant sur une directive européenne de 1977, autour de la scolarisation des enfants des travailleurs migrants.