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Grand Angle

Affaire Salma : Position inconfortable du Maroc avec Tamek, Dahane et Naciri soupçonnés d'espionnage

Les trois activistes sahraouis, Ali Salem Tamek, Brahim Dahane et Hamadi Nassiri, incarcérés à la prison de Salé, ne seront pas poursuvis devant une juridiction militaire. Le tribunal chargé de statuer sur leur cas, s’est déclaré incompétent. Une annonce qui intervient -coïncidence ?- quelques jours après l’arrestation de Mustapha Salma par le Polisario. L’affaire des trois activistes devrait être renvoyée devant une juridiction civile, notamment la Cour d'appel de Casablanca.

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Ali Salem Tamek, Ahmed Nassiri et Brahim Dahane
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Ali Salem Tamek, Brahim Dahane et Hamadi Nassiri ont été arrêtés en octobre 2009 à l’aéroport Mohamed V de Casablanca en compagnie d’autres personnes, après un voyage en Algérie, où ils s’étaient rendus dans les camps de Tindouf. Ils ont été accusés de trahison, d'espionnage et d’atteinte à la sécurité extérieure de l’Etat, avant d’être transférés à la prison de Salé.

Les trois personnes ne peuvent pas être jugées par voie militaire, car les accusations de menace à la sûreté extérieure de l'Etat et d’atteinte à l’intégrité territoriale du Royaume, auraient été retirées, d’après des médias espagnols comme EFE, citant tous l’Association présidée par Brahim Dahane. Leur sort sera confié à la chambre criminelle de la Cour d'appel de Casablanca, a expliqué à El Mundo, Djimi El Ghalia membre de la même association. Ils pourraient être jugés par un tribunal chargé des affaires criminelles car la charge d’atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat pèse encore contre eux. 

Pour un procès équitable ou une libération inconditionnelle  

Après onze mois de détention sans évolution de leur situation, l’affaire des trois activistes connaîtra sans doute un nouveau stade. Ils ont récemment adressé une lettre au président du parlement européen (Jerzy Buzek) et à la secrétaire d’Etat américaine chargée des affaires étrangères, Hillary Clinton, pour dénoncer leurs conditions. Ils ont également menacé d’entamer une grève de la faim de 48 heures, pour faire satisfaire leurs revendications d’un procès équitable en présence d'observateurs internationaux ou une libération inconditionnelle.

Une précédente grève de la faim de 41 jours entre mi-mars et fin avril 2010, avait permis la libération conditionnelle de trois membres du groupe des sept qui avait été arrêté à l’aéroport Mohamed V.

Interférence  avec l’affaire Mustapha Salma ?

Dahane, Nassiri et Tamek ont quitté le Maroc pour visiter Tindouf avant de revenir. Mustapha Salma Ould Mouloud a emprunté le chemin inverse. Difficile de dire si, Mustapha Salma, arrêté mardi par le Polisario, suivra l’itinéraire des trois personnes emprisonnées à Salé, c'est-à-dire resté en prison pendant plusieurs mois. Une chose est certaine, le commencement dans les deux cas est similaire. Salma Ould Sidi Mouloud a été arrêté alors qu’il retournait dans les camps de Tindouf, après un séjour à Smara. Il est également accusé de trahison, pour avoir soutenu le plan d’autonomie marocain.

L’ex-inspecteur de la «police du Polisario» bénéficie depuis d’un soutien sans faille sur le plan national mais aussi à l’étranger. Le fait que les trois activistes soient emprisonnés rend la position adoptée par le Maroc quelque peu inconfortable. Difficile de réclamer la libération de Mustapha Salma, tout en gardant en détention, Dahane, Nassiri et Tamek. 

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