«Il a été décidé de reporter au 12 mars 2015 à 14 heures la date limite de remise des offres d’appel à concurrence» pour l’octroi de licences pour l’établissement et l’exploitation de réseaux de télécommunications utilisant les technologies mobiles de 4ème génération (4G), annonce l’Agence nationale de régularisation des télécoms (ANRT) dans un communiqué de presse paru lundi 26 janvier.
En effet, le dernier délai de dépôt des dossiers d’offres par les différents candidats avait été fixé au 29 janvier, lors du lancement de l’appel à concurrence le 17 novembre dernier. Selon le régulateur, le report de ce délai fait suite à la demande de «certains candidats» afin de «leur permettre de finaliser leurs dossiers de candidature dans les meilleurs délais», indique la même source sans toutefois donner de précisions concernant lesdits candidats. Sans également préciser les motifs avancés par ces derniers, l’ANRT a pris cette décision «après examen» desdits motifs et «en application du règlement de l’appel à concurrence».
Potentiellement, les trois opérateurs nationaux à savoir le leader Maroc Telecom, Meditel et Inwi sont les soumissionnaires à cet appel à concurrence. Yabiladi a contacté en vain l’ANRT pour savoir lequel d’entre eux a demandé le report du délai. Inwi serait-il l'un d'eux ? Rappelons que le troisième opérateur avait conditionné sa participation à cet appel d’offres par le strict respect de plusieurs paramètres dont le partage des infrastructures, une question très sensible sur ce marché. Sur l’ADSL à titre d’exemple, c’est seulement début janvier que Maroc Telecom a finalement fléchi.
«L'ANRT n’arrive plus à respecter et faire respecter l’agenda du marché»
Les services 4G ne seront donc pas opérationnels début 2015 comme annoncé en septembre 2013 par le Directeur général de l’ANRT, Azdine El Mountassir Billah. Pour mémoire, le lancement de cette technologie au Maroc accuse un certain retard. Au départ c’est le lancement de l’appel d’offres qui s’est fait longtemps attendre. Aujourd’hui, c’est la clôture du dépôt des dossiers. «C’est un mauvais signe», affirme d’entrée de jeu Rachid Jankari, expert en Technologie de l’information de la communication (TIC). «C’est un indicateur que l’ANRT en tant qu’autorité du marché a perdu l’élan, qui a fait sa force autrefois», poursuit-il soulignant le retard accusé depuis 2013 sur le dossier de la 4G.
Pour cet expert, le régulateur national n’arrive tout simplement plus à «respecter et faire respecter l’agenda du marché». Pourtant les récents tests réussis par Maroc Telecom et Inwi laissaient présager une mise en service rapide de la technologie 4G. Mais considérant le délai de dépôt des offres porté à mars prochain, ainsi que le temps d’examen de chacune des offres proposées par les candidats, la 4G ne sera certainement pas opérationnelle avant l’été.
… Pourtant très attendue
Il faut pourtant dire que la 4G est très attendue au Maroc, et ce non seulement en raison du débit de connexion à internet qu’offre cette technologie, mais aussi en raison des possibles retombées économiques. Une étude du ministère de l’Economie et des finances parue l’an dernier montrait en effet que la 4G serait un «véritable levier de performance» pour les entreprises nationales et stimulerait la croissance de la consommation privée dont internet contribue à hauteur de 55%. Aujourd’hui, tous les regards sont donc fixés sur Rabat attendant que les choses avancent sur ce dossier toujours vanté par les autorités.