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Grand Angle

Arabie saoudite : Salman, grand ami du Maroc, accède au trône

Salman, le plus marocain des membres de la famille royale en Arabie saoudite accède au trône. Les relations entre Rabat et Ryad devraient se consolider mais restent à la merci des aléas de la guerre non-déclarée entre les princes pour le pouvoir.

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Le roi Mohammed VI avec le défunt roi Abdallah / DR
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Abdellah, le roi d’Arabie saoudite, n’est plus. A 79 ans, son frère Salman lui succède à la tête de la monarchie wahhabite. Le nouveau monarque est un allié de longue date du Maroc. Alors qu’il était gouverneur de Ryad, dans les années 80 et 90, il bénéficiait d’un accueil des plus chaleureux du défunt roi Hassan II.

Et ce n’est pas un hasard de voir le même Salman assisté en 2002, au mariage de Mohammed VI en tant que représentant de son pays. Cette proximité s’est consolidée avec sa désignation, en 2012, comme prince héritier, suite au décès de Nayef, l’ancien ministre de l’Intérieur.

Des contacts rapprochés

Les derniers contacts entre Mohammed VI et Salman sont très récents. Le lundi 19 janvier, le souverain recevait au palais de Fès, le prince Khaled Ben Bandar Ben Abdelaziz, le chef des services de renseignements, porteur d’un message oral de Salman même si la version officielle parlait plutôt de feu Abdellah. Au moment de la réception, il était en effet admis dans un état grave, à l’hôpital militaire de Ryad.

Un peu avant, le 1er janvier, Mohammed VI avait téléphoné à Salman, officiellement pour s’enquérir «de l’état de santé du Serviteur des deux lieux saints de l'Islam, le Roi Abdallah Ibn Abdelaziz Al Saoud, à la suite de son admission à l'hôpital pour des examens médicaux», selon un communiqué du cabinet Royal.

Les relations sont stables mais restent à la merci de l’inconnu

Avec Salman ou son demi-frère Moqren, la coopération entre les deux pays est appelée à se poursuivre à son plus haut niveau. La vague de révoltes du  «printemps arabe» en 2011 et la menace de Daesh n’ont fait que renforcer ces liens. Ryad a grandement besoin de l’expertise marocaine pour sécuriser ses frontières avec l’Irak et Rabat compte sur les aides et les investissements saoudiens afin de booster son économie.

Néanmoins, les relations maroco-saoudiens ne sont pas à l'abris d'aléas. Les divergences entre les membres de la famille régnante pour arracher le pouvoir est un facteur qui risque de déstabiliser tout le royaume wahhabite. D’autant plus que la désignation, aujourd'hui, de Mohamed Ben Nayef, n°3 du royaume, risque d’être refusée par les autres fils des rois Fahd et Abdellah ou de l’ancien prince héritier Sultan. C’est la première fois qu’un petit-fils de Abdelaziz, le fondateur du royaume wahhabite, accède à un si haut rang. Cette peur de l’inconnu s'est d'ailleurs traduite, ce vendredi, par une hausse du prix du pétrole sur le marché mondial.

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