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Grand Angle

L'Espagne a triplé son budget destiné à la coopération policière avec le Maroc

Le budget consacré par l’Espagne à la lutte contre l’immigration illégale et la surveillance des frontières avec le Maroc a été triplé en 2014. Les deux pays ont fortement renforcé leurs moyens de lutte contre les entrées clandestines à Ceuta et Melilla, notamment en 2014, année où elles ont connu une augmentation inédite.

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La coopération policière entre le Maroc et son voisin ibérique a continué de se renforcer en 2014. Le gouvernement de Mariano Rajoy a triplé son budget destiné à la coopération policière avec le Maroc dans le but de renforcer la surveillance des frontières. Selon les chiffres présentés au parlement espagnol et repris par El Pais, plus de 108.700 euros ont été alloués au Maroc l’année dernière, contre plus de 69.000 euros en 2013 et 33.600 euros une année auparavant. Au total, ce sont 250.000 euros qui ont été destinés à la coopération policière avec le Maroc au cours des trois dernières années.

En réponse à une question du parlementaire basque de l'Amaiur (coalition politique nationaliste basque), Jon Iñarritu, le gouvernement a précisé que 40.000 euros ont été spécifiquement accordés au Maroc pour des activités liées à la lutte contre l’immigration clandestine. Le gouvernement a souligné que la coopération «est réalisée à travers un large éventail de moyens et de ressources», citant notamment les échanges d’officiers de liaisons et les échanges d’information entre les Centres de Coopération Policière (CCP) d'Algésiras et de Tanger.

Les domaines de cette coopération couvrent le contrôle de l'immigration clandestine; les enquêtes sur le trafic et la traite humaine, ainsi que sur la falsification de documents, et le fonctionnement de l’opération Transit.

Les retours à chaud toujours objet de polémiques

Le député basque a, lui, pointé du doigt l’augmentation du budget qui montre, selon lui, les vraies intentions du gouvernement en matière de politique migratoire. «Cette augmentation reflète une tendance claire et évidente de ce que sont les intentions de l'exécutif», a lancé Amaiur Iñarritu, faisant ainsi référence aux retours à chauds pratiqués parfois par l’Espagne et l’entrée des agents marocains dans un territoire administré par le pays ibérique pour récupérer les migrants subsahariens.

Mais selon le gouvernement, «les mesures prises par les forces de sécurité de l'État, à la frontière avec le Maroc, ont comme principe de base le strict respect de la législation actuelle». Autrement dit, le renvoi des migrants vers le Maroc respecte les normes internationales. La position espagnole contraste toutefois avec celle du Conseil de l’Europe, qui a souligné récemment que si les retours à chaud sont légalisés, cela signifierait «le début de la fin de l'asile politique».

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