Le gouvernement dédommagera-t-il les victimes des inondations de novembre ? Mohamed Hassad et Charki Draiss, respectivement n°1 et n°2 au ministère de l’Intérieur ont eu, chacun de leur côté, des réponses contradictoires sur la question. Mardi à l’occasion de la session des questions orales hebdomadaires, Draiss a annoncé que compte tenu de l’importance des dégâts matériels et humains, le cabinet Benkirane «consacrera des sommes importantes à l’indemnisation des sinistrés». Le ministre délégué n’a cependant pas précisé à quelle échéance les bénéficiaires seront dédomagés.
Des propos qui certes engagent l’ensemble de l’exécutif, mais qui tranchent complètement avec ceux de Hassad. Il y a un peu plus d'un mois, le 25 novembre, à la Chambre des représentants, il écartait toute opération de ce genre, affirmant que la priorité sera accordée aux infrastructures endommagées par les fortes précipitations.
L’addition s'annonce salée et dépasse même, selon les déclarations du ministre Aziz Rebbah, les 4 milliards dh destinés aux inondations qui avaient frappé, en 2009, la région du Gharb. Plus de 500 ponts ont été démolis partiellement ou complétement et les travaux de restauration nécessitent à eux seuls une enveloppe d’environ un milliard de dh.
Le gouvernement a des fonds spéciaux
Grâce à une aide du roi d’Arabie saoudite de 100 millions dollars, le Maroc a pu constituer en 2009 un fonds dédié à la lutte contre les effets des catastrophes naturelles. Dans un premier temps, il fût doté de 250 millions dh. Cette années, la loi de finance 2015, l’a amputé de 50 millions dh. A cette caisse s’ajoute une autre, plus importante que la première, appelée «Fonds pour le développement rural et des zones de montagne» de 1,324 milliard de dh.
Côté finances, le gouvernement a les moyens de concrétiser les engagements pris devant les sénateurs par le ministre délégué à l’Intérieur, Charki Draiss. Quand à sa volonté politique de dédommager les victimes des récentes inondations, il s’agit là d’une autre paire de manche.