Le projet de loi 113-13, autorisant les investisseurs n’exerçant pas dans le secteur de la santé à participer au tour de table des cliniques privées a été adopté par les députés il y a plus de trois semaines. Aujourd’hui le bras syndical d’Al Al Adl wal Ihsane s’est décidé à réagir pour dénoncer cette initiative.
L’entité estime que le texte, approuvé le 3 décembre par les membres de la Chambre des représentants par 117 voix pour, 51 contre et une seule abstention, est une preuve de la prééminence de «politiques prédatrices» dans le secteur. Celles-ci, selon AWI, seraient l’œuvre de «parties très puissantes et influentes» qui dicteraient leurs lois au gouvernement Benkirane avec l’objectif avoué de «porter l’estocade à ce qui reste du secteur public de la santé».
AWI pour la création d’un front des opposants
Les craintes exprimées par Al Adl wal Ihsane sont partagées par les opposants au projet de loi 113-13, élaboré par les services d’El Houssaine Louardi, dans plusieurs milieux. Au sein de la profession, une large majorité de médecins et de chirurgiens sont en total désaccord avec la tutelle sur de nombreux points. Certaines ONG des droits de l’homme sont également très critiques vis-à-vis de ce projet.
Reste à savoir si cela pourra suffire à réunir tout ce beau monde dans un front commun. Les professionnels répondront-ils ainsi à l’appel lancé par le bras syndical de la Jamaâ qui souhaite créer une instance nationale de la défense du secteur public de la santé ?
En revanche, l’idée devrait être très bien accueillie par les associations des droits de l’homme et d’autres ONG de la défense des consommateurs, qu’elles se déclarent laïques ou proches de formations politique séculières. Le rapprochement devrait être facilité par certaines têtes d’affiche de l’extrême gauche qui appellent de leurs vœux à une coordination avec les islamistes d’Al Adl wal Ihsane.