Abdellah Baha n'est plus. Le ministre d'Etat et véritable n°2 de l’exécutif, a perdu la vie dimanche soir à Bouznika. Un train l'aurait renversé pas très loin du lieu où est décédé lé député de l’USFP, Ahmed Zaidi. La classe politique perd ainsi, en l’espace d’un mois, une nouvelle compétence qui jouissait d’un grand respect, pas seulement auprès de la majorité gouvernementale mais, également, dans les rangs de l’opposition et au sein des autres mouvements islamistes marocains.
Une perte douloureuse pour Benkirane
Une disparition qui laissera, à coup sûr, un grand vide dans la vie du chef du gouvernement. Il perd, ainsi, un confident et surtout un compagnon de route. Le défunt, souvent qualifié affectueusement par la presse marocaine de «boîte noire de Benkirane», était parmi le groupe très restreint qui avait rompu le cordon ombilical avec la Chabiba Islamya d’Abdelkrim Moutiî, pour créer, en 1981, sous l’impulsion du même Benkirane, la Jamaâ islamiya.
Une entité qui a donné naissance, quelques années plus tard, au PJD. Depuis, les deux hommes sont devenus inséparables jusqu’à ce dimanche 7 décembre 2014. Le secrétaire général de la Lampe tenait à la présence de Baha à ses côtés y compris lors de ses entretiens avec les délégations étrangères.
Les conséquences de ce décès sur le parti
La mort d’Abdellah Baha aura des conséquences sur la structure du PJD. Le défunt occupait la fonction de 1er adjoint du secrétaire général. Tout le prédestinait à succéder à son "frère" lors du congrès de la Lampe, prévu en 2016, et pourquoi pas à la tête du gouvernement si les islamistes parvenaient à rééditer les résultats des législatives anticipées du 25 novembre 2011, lors du rendez-vous avec les urnes en automne 2017.
Avec cette disparition, Benkirane, qui ne peut briguer un troisième mandat à moins d’une modification des statuts internes du parti, est appelé à trouver dans les deux années à venir un successeur qui soit accepté par la base mais, surtout, sans chambouler la ligne politique qu'il a tracée depuis 2008.